Portrait de Maker #150 : Monsieur Bess

Monsieur Bess, artisan du carton et ancien plaquiste, a embrassé la créativité en réalisant des œuvres extraordinaires. Sa rencontre avec Les Cartonnades a été déterminante, l’introduisant dans l’univers du carton. Actif au sein de l’association, il en est aujourd’hui le président. Son processus créatif, dénué de machines, repose sur l’intuition et la spontanéité. Les œuvres éphémères captivent par leur détail et leur originalité. Membre du collectif ArtGo, Monsieur Bess explore de nouvelles techniques pour innover continuellement. En tant que président des Cartonnades, il participe à des joutes spectaculaires, détruisant joyeusement des créations épiques. Pour lui, le mouvement Maker incarne la passion de créer et de partager. À travers ses projets, dont la réalisation de décors pour la Japan Touch Haru à Lyon et une exposition immersive à Talant, en Côte-d’Or, il continue d’étonner et d’inspirer.

Qui es-tu ?

Salut, moi c’est Monsieur Bess. Créateur artistique, et bricoleur de carton professionnel.

Ancien plaquiste, tu excelles aujourd’hui dans le domaine artistique en réalisant des œuvres incroyables en carton. Peux-tu nous raconter ton parcours et nous dire d’où te vient cet intérêt pour ce matériau et pour l’art en général ?

Quand mon fils était plus jeune, on aimait bien se fabriquer des déguisements médiévaux. Un jour, nous avons rencontré Les Cartonnades, une association qui fabrique costumes, armes et décors en carton. J’en suis rapidement devenu un membre actif, et c’est là que le virus de la création m’a pris. Plus tard, les événements de la vie m’ont fait faire un choix pour mon parcours professionnel, et je suis devenu bricoleur de carton officiel. Peu de temps après, j’ai rejoint le collectif ArtGo, qui regroupe 12 artistes plasticiens, chacun avec son propre style et univers.

Tes créations, souvent monumentales, témoignent d’un souci du détail remarquable. Pourrais-tu partager les détails de ton processus créatif, nous éclairer sur les sources de ton inspiration pour concevoir de telles œuvres imposantes, et nous parler de tes principales références artistiques ?

Mon processus créatif est simple : j’ai une idée, je la réalise sans trop y réfléchir, et hop, j’ai créé le truc. Parfois, je gribouille un pseudo-plan, mais ce n’est pas souvent le cas. Lorsque je fabrique quelque chose de monumental, après sa destruction (car oui, je détruis souvent mes créations), je reproduis une maquette beaucoup plus petite, pour le souvenir en quelque sorte. Je n’ai pas vraiment de référence artistique à proprement dire. Je m’inspire de choses que j’aime au sens large du terme, ce qui me permet d’avoir un panel de choix pour mes réalisations.

Pour la conception de tes créations, qui implique croquis et découpes, as-tu recours à des logiciels ou à des machines à commandes numériques pour faciliter le processus ? Le cas échéant, pourrais-tu partager les outils spécifiques que tu utilises ?

Pour l’instant, je n’utilise pas de logiciels ni de machines. Un crayon, un mètre, un cutter, un pistolet à colle et c’est parti pour la « bricolade ».

Dans ton travail, l’aspect éphémère revêt-il une importance particulière à tes yeux ?

Quelque part, tout ce qui nous entoure est éphémère à sa manière… et c’est l’une des choses, parmi tant d’autres, qui font que j’aime ce que je fais.

Comment arrives-tu à innover dans la transformation artistique du carton et à captiver la curiosité des spectateurs avec tes créations ?

J’innove en m’essayant à de nouvelles techniques et en cherchant toujours à ajouter quelque chose en plus. Cela peut tout aussi bien concerner les formes ou les couleurs que le mouvement ou l’immersion. Cela donne des créations toujours différentes des précédentes.

Quel message souhaites-tu transmettre aux spectateurs qui découvrent ton travail pour la première fois ?

Je n’ai pas vraiment de messages à faire passer, mais plutôt des émotions, telles que la surprise, par exemple, en montrant ce qu’il est possible de faire avec de simples bouts de carton.

Quelle est la création dont tu es le plus satisfait parmi toutes celles que tu as réalisées et pourquoi ?

Il y en a plusieurs. Je pense au costume de Donkey Kong, à l’A.T.A.T de Star Wars, à la plus haute réalisation que j’ai faite, la fusée de style Steampunk de plus de 7 mètres de haut, et même à certains de mes tableaux.

Tu fais partie de l’association Les Cartonnades qui rassemble des guerriers amoureux du carton engagés dans une lutte épique. Quel est ton rôle au sein de l’association et quelles sont les actualités, les prochains rendez-vous à ne pas manquer ?

L’association des Cartonnades regroupe des personnes qui aiment fabriquer des armes, des armures et des décors, dans le seul but de joyeusement tout détruire lors d’une joute « épiquement » fun. Depuis quelques années, j’ai la chance d’en être le président. Il est possible de retrouver Les Cartonnades sur les réseaux sociaux et de voir des vidéos d’anciens combats sur YouTube. Les 4 et 5 mai 2024, nous ferons l’un de nos plus gros combats de l’année à Lyon pour la Japan Touch Haru.

Que représente pour toi le mouvement Maker ?

Je ne connaissais pas vraiment le mouvement Maker avant de participer au Nantes Maker Campus 2023. C’est génial cette envie de réaliser et de partager à travers tous ces divers corps de créations. Ce sont des valeurs que je retrouve à travers les Cartonnades et Artgo.

Actuellement, sur quel projet travailles-tu et où et quand pourra-t-on découvrir tes créations ?

Je ne peux pas dire concrètement ce que je fais. J’ai deux gros projets pour le mois de mai. Je suis à la fois à Lyon sur une grosse réalisation de décors pour la Japan Touch Haru, mais aussi sur une exposition immersive qui aura lieu à Talant, chez moi en Côte-d’Or…

Jean-Marc Méléard
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