Portrait de Makers #75 : Mathilde Berchon

Diplômée du CELSA et spécialiste de la fabrication numérique, Mathilde Berchon est consultante en stratégies de communication. Plongée dans le mouvement Maker depuis 10 ans, elle est l’auteure du « Grand livre de l’impression 3D » paru chez Eyrolles en 2020 et ambassadrice Women in 3D Printing Paris.

Qui êtes-vous ?

Je m’appelle Mathilde Berchon, je suis plongée dans le mouvement Maker depuis 10 ans.

Diplômée du CELSA, vous êtes aujourd’hui consultante en stratégies de communication et spécialiste de la fabrication numérique. Quel a été votre parcours et pourquoi cet intérêt pour les technologies ?

Après mes études en 2009, j’ai pris mes valises et mon envie de liberté, et je suis partie vivre à San Francisco où j’ai vécu l’explosion du mouvement Maker. En 2013, j’ai eu la chance de publier chez Eyrolles un livre appelé « L’impression 3D », qui était le premier livre grand public en français sur le sujet.

Étant freelance et ayant donc la possibilité de travailler de n’importe où j’ai pu voyager pendant 1 an et demi à la rencontre des communautés Maker à travers le monde entre 2014 et 2015. Je suis ensuite rentrée en France pour participer au déploiement des ateliers TechShop Leroy Merlin, un makerspace expérimental de grande envergure et passionnant qui a duré plusieurs années.

Je travaille de nouveau en freelance spécialisée dans la communication, ce qui me donne l’occasion de participer à de nombreux projets intéressants, toujours dans le monde de l’impression 3D et des Makers. Je viens de publier à la rentrée 2020 un nouveau livre sur l’impression 3D, toujours chez Eyrolles.

Que représente pour vous le mouvement Maker et selon vous que peut-il apporter à notre société ?

Le mouvement Maker porte en lui toutes les composantes qui nous aident à mieux vivre ensemble, à faire société. Apprendre à travailler ensemble, à ne pas juger, mais plutôt à accepter l’autre dans sa différence, sa façon de penser. Apprendre par le faire, en testant son idée auprès des utilisateurs, en prototypant ses idées de façon concrète pour leur donner réellement vie. Ne pas avoir peur de l’échec, en essayant et ajustant encore et encore au fur et à mesure de ses expériences.

Être un Maker, c’est surtout un état d’esprit, mêlant bienveillance, créativité et action. Le mouvement Maker nous fait sortir d’un état d’apathie où le citoyen est un consommateur passif, et nous fait entrer dans un monde où chacun est acteur de sa vie et de son environnement. On entend parler de plus en plus du « monde de demain », les Makers y sont déjà.

L’impression 3D et ses usages ont considérablement évolué depuis quelques années. Experte dans ce domaine, quel regard portez-vous sur cette technologie et selon vous, quel futur s’offre à l’impression 3D ?

L’impression 3D est souvent surtout connue par le prisme Maker et la démocratisation des petites imprimantes 3D de bureau qui utilisent le filament fondu. Une majorité des Français connaissent aujourd’hui l’existence de ces machines, mais ne sont pas pour autant équipés. Cela reste une activité de niche, portée par les Makers. L’impression 3D de visières a bien sûr révélé la formidable communauté des Makers 3D français, qui ont été plus de 6000 à s’activer pour aider les personnes fragilisées.

Ce qu’on sait parfois moins, c’est à quel point l’impression 3D professionnelle connaît des évolutions rapides et majeures. Le secteur est en très forte croissance. Pendant longtemps utilisé surtout pour le prototypage, l’impression 3D est aujourd’hui utilisée pour fabriquer des outils, des moules, mais aussi des pièces finies, notamment en métal.

L’impression 3D permet de fabriquer des pièces qui utilisent moins de matière, d’optimiser les formes pour améliorer les fonctionnalités d’un objet, de réduire les temps d’assemblage, d’éviter de stocker les pièces détachées pour passer plutôt à un catalogue digital de pièces qui peuvent être ensuite imprimées à la demande. L’impression 3D porte en elle la fabrication locale, à la demande et sur-mesure. Ce ne sont pas des promesses, c’est la réalité de ce qui est mis en place aujourd’hui par les acteurs du secteur.

Vous êtes l’auteure du livre « Le grand livre de l’impression 3D » paru aux Éditions Eyrolles en 2020. Comment s’est passée la rédaction de cet ouvrage ?

J’ai mené des recherches et interrogé de nombreux acteurs du secteur, tout particulièrement en France, pendant un an environ, avec l’objectif de dresser un panorama complet et pratique de l’impression 3D pour tous ceux qui s’intéressent au sujet. Le livre est très illustré et comporte trois grandes parties : comprendre, faire et agir. Il permet de se plonger dans les procédés, les matériaux, les applications. Il comporte aussi de nombreux conseils pratiques, des informations sur les métiers, les formations et l’écosystème français et mondial.

Vous êtes l’ambassadrice de Women in 3D Printing Paris. Quel est le but de cette association et quel rôle jouez-vous en tant qu’ambassadrice ?

Women in 3D Printing est une association internationale qui compte plus de 70 000 participantes réparties dans plus de 70 villes. L’objectif est de donner l’opportunité aux femmes travaillant dans l’impression 3D de se connaitre et s’entraider, et de faire en sorte que de plus en plus de femmes continuent de rejoindre le secteur, encore majoritairement masculin.

À Paris, et maintenant de partout en France grâce au passage au distanciel, nous nous réunissons chaque mois lors d’un « Meetup », une rencontre informelle et conviviale, ouverte à tous. Pour rejoindre nos événements, le plus simple est de suivre la newsletter Women in 3D Printing pour être tenue au courant des prochaines dates.

Quels sont vos projets actuels ?

Je crée une formation pour les Makers entrepreneurs qui souhaitent se former en communication pour lancer leur projet. Les inscriptions seront a priori ouvertes à partir de janvier. Pour être tenu au courant, mon site est makingsociety.fr.

Jean-Marc Méléard
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