Portrait de Makers #40 > François Fontana de LR Presse

Modéliste, journaliste, et passionné… François Fontana s’y connaît dans le domaine du modélisme ferroviaire. Alliant un savoir-faire et des compétences acquises depuis le plus jeune âge, François dessine et écrit avec passion pour mettre en lumière cet univers fantastique plus vrai que nature !

– Qui êtes-vous ?

François Fontana, modéliste passionné et journaliste. Mes études me poussaient à créer des films d’animation en pâte à modeler ; j’ai réalisé trois courts métrages, diffusés sur des chaînes de télévision, mais la réalité m’a vite rattrapée : impossible de vivre de cette passion. J’ai commencé ma carrière professionnelle dans le documentaire de vulgarisation scientifique et technique. Après 15 années d’assistanat à la réalisation et de réalisation, j’ai changé d’orientation. Je suis devenu pigiste pour un magazine de modélisme ferroviaire : Loco Revue. J’ai, dès le début, intégré l’équipe de rédaction d’un nouveau titre : Voie Libre. Titre qui s’adresse aux modélistes amateurs de chemins de fer secondaires et bucoliques et, plus désireux de créativité.

– Illustrateur et passionné par le modélisme et plus particulièrement par le modélisme ferroviaire, comment avez-vous découvert cette passion ?

Mon père et mon frère ainé sont modélistes, mon père double ce talent de celui d’illustrateur. Quand nous étions petits, il nous fabriquait nos coloriages. Depuis ma plus petite enfance j’ai un crayon dans les doigts, mais aussi une petite locomotive à voie étroite et quelques wagons. A l’âge de cinq ans, mon premier train tournait sur ma table d’enfant, avec du carton et du papier je fabriquais les décors que je coloriais ensuite. Nos promenades familiales étaient toujours émaillés de découvertes ferroviaires sur des chemins de traverses, la rêverie et l’inventivité donnaient lieu à des projets, toujours pittoresques, souvent surréalistes. Avec l’âge, j’ai voulu dessiner et construire mes propres modèles de trains. Je m’inspirais de photos de la réalité : des petits trains dans la campagne, souvent puisés dans les magazines ferroviaires de la bibliothèque paternelle : Loco Revue et Modèles Ferroviaires.

– Comment apprend-on les rudiments et techniques du modélisme ? Quelles sont les qualités nécessaires en modélisme ?

J’ai appris les rudiments en me coupant les doigts avec une lame de rasoir, en me salissant avec un tube de colle percé, en ratant des choses mais… en pratiquant. Les matériaux étaient rares et chers, il fallait faire preuve d’inventivité : recycler les emballages parce qu’ils avaient une belle couleur, récupérer le métal des boîtes de bonbons qui se coupait au ciseaux, utiliser certaines planchettes de cagettes parce qu’elles étaient de meilleur qualité que d’autres. Les arbres étaient des branches de thym, des inflorescences glanées dans les jardins publics. Tout était peint avec des gouaches, je n’avais rien d’autre à ma disposition. Mes locomotives avec des engrenages de réveils et des moteurs de récup fonctionnaient mal, mais elles étaient les miennes.

Pour moi, les principales qualités sont la persévérance, la curiosité, la créativité. Un soupçon d’adresse et de précision dans les doigts ajoute au résultat final. Mais la curiosité est de loin la plus belle des qualité du modéliste : curiosité des sources, des techniques, des autres univers maquettistes.

– Vous travaillez pour LR Modélisme, en quoi consistent vos missions ?

Je suis rédacteur en chef de la revue Voie Libre. A ce titre, mon travail consiste à être à l’écoute et à l’affût de tout ce qui se fait dans notre petit monde : nouvelles créations, nouveaux produits, nouvelles techniques. Je conduis une petite équipe de collaborateurs, une cinquantaine de personnes plus ou moins proches qui participent à l’élaboration de la revue. Au sein du groupe LR Presse, je m’occupe aussi de quelques produits spécifiques, destinés à faire découvrir notre passion au plus grand nombre, mais surtout à mettre le pied à l’étrier à de nouveaux modélistes. A ce titre la Train In Box est un beau succès, avec ce coffret qui comprend tout, absolument tout, le novice peut construire son réseau de A à Z en étant guidé pas à pas. Pour ce projet nous avons développé une structure en carton découpé et papier kraft qui une fois assemblé présente une parfaite rigidité et une légèreté sans concurrence. Ce petit réseau d’initiation, 100 x 110 cm, trouve sa place sur une armoire, sous un lit, derrière une porte. Nous avons aussi développé une gamme de maquettes en découpe laser et en impression 3D. Le mélange des techniques nous permet d’aborder des rivages qui semblaient bien loin auparavant ! Nous travaillons actuellement à une nouvelle maquette, très ludique, petite et très abordable.

– Vous êtes également auteurs de nombreux livres, quels sont-ils et à qui sont-ils destinés ?

Chez LR Presse nous avons un grande politique rédactionnelle en direction des débutants. Ces publications sont destinées à aider les nouveaux entrants, ceux qui n’osent pas sauter le pas, ceux qui se posent beaucoup de questions. C’est un véritable travail de vulgarisation, d’explication au pas à pas qui permet aux lecteurs de se sentir accompagnés. Quand nous créons un nouvel opuscule nous avons toujours en tête d’être penchés par dessus l’épaule de notre lecteur pour guider ses mains !

– Que vous inspire le mouvement des Makers, et quelles sont pour vous les passerelles entre ces deux communautés ?

Les Makers sont pour moi de fabuleux créateurs : ils inventent, se posent des question y apportent leurs réponses. Ils sont à l’écoute des nouvelles technologies que la fabrication de masse met à notre portée. Loins d’être obnubilés par un but précis, ils me semblent plus être à l’affût de problèmes à résoudre et de solutions ingénieuses. C’est cette part là de leur passion qui m’attire le plus. A l’inverse, le modéliste est souvent plus “conservateur” : il utilise des techniques éprouvées, cherche le rendu impeccable, se cantonne à des savoirs établis. Dans notre équipe nous pensons que les deux ont à apprendre l’un de l’autre, que la rigueur de l’un alliée à la créativité de l’autre, que la véracité des productions de l’un mêlée à l’inventivité des solutions de l’autre ouvre des portes sur un univers fantastique.

– Début mai se tiendra le salon Trainsmania à Lille Grand Palais. Pouvez-vous nous en dire davantage sur cet événement ?

Trainsmania avant d’être un salon se veut une fête modéliste. A Lille nous exposons au plus grand nombre toutes les richesses du modélisme ferroviaire. Des créations rigoureuses, à la véracité historique évidente, aux créations fantastiques à la poésie indéniable. Nous présentons, sous la même halle, tous les acteurs de ce fabuleux univers, nous proposons toutes sortes de réponses à toutes sortes de questions. A ce titre, la présence de l’esprit Makers est un plus indéniable, pour que des univers qui tracent des routes parallèles se rejoignent, que les aspirations des uns deviennent celles des autres !

Jean-Marc Méléard
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