Portrait de Maker #90 : Benjo David

Artiste plasticien à la créativité débordante, Benjo David a fait du papier mâché son matériau de prédilection. Inspiré par l’art africain et ses figures longilignes et colorées mais aussi par les momies aux belles parures mortuaires, il tire son influence des travaux de Hans Bellmer, H.R Giger et de l’artiste français Paul Toupet dont il est totalement fan. Le bizarre est pour lui un moyen d’expression et ses oeuvres en sont la preuve. Un artiste à découvrir sans plus attendre !

Qui es-tu ?

Je suis Benjo David, j’ai 37 ans et je suis plasticien autodidacte et plutôt en marge des circuits «classiques ».

Artiste plasticien, ton créneau c’est les poupées, les momies et les trucs macabres en papier mâché. Quel a été ton parcours et d’où te vient cette passion pour l’Art plastique ?

Ça a commencé très tôt chez moi, dès l’enfance. J’avais tout le temps besoin de fabriquer des « trucs » de toutes sortes, à partir de ce que j’avais sous la main. J’aimais beaucoup l’idée de créer des objets et j’étais très porté par l’imaginaire du fantastique.

Cette manie du bricolage a trouvé sa confirmation à l’âge de 13 ans lorsque je me suis pris de passion pour les accessoires de films de science fiction. Ça a été le point de départ de nombreuses recherches et essais, qui m’ont amené à faire connaissance avec la résine, le travail du plastique, le silicone, le bois, les textures, etc.

J’ai aussi eu une période ou j’ai fabriqué différents types de Banjo tout en apprenant à en jouer. Toutes ces connaissances acquises au fil du temps m’ont progressivement amené à développer une activité de plus en plus tournée vers l’artistique.

Hormis une spécialisation Arts Plastiques au Bac, je n’ai aucune formation liée à la création plastique puisque, jusqu’à il y a quelques années, c’était quelque chose que je pratiquais uniquement pour moi et au gré des projets plus ou moins ambitieux. J’ai tout appris « sur le tas », si je puis dire.

Tu as fait du papier ton matériau de prédilection. Peux-tu nous dire pourquoi et nous en dire davantage sur la technique du papier mâché ?

Je me suis tourné vers le papier mâché initialement pour fabriquer des sirènes mortes, parce que c’était un médium couramment utilisé pour la confection des fausses momies qu’on trouvait dans les expositions itinérantes autrefois.

J’ai gardé ce matériau par la suite parce qu’il permet énormément de choses, qu’il est facile à mettre en œuvre et non toxique et qu’il est tout désigné pour la confection de poupées de grande taille. C’est un matériau peu coûteux, robuste, relativement polyvalent en terme de créations et qui permet des textures très organiques.

Tes créations uniques et originales interpellent de par leurs aspects macabres. Où puises-tu ton inspiration pour créer de telles œuvres ?

C’est assez divers. Je suis énormément inspiré par l’art africain et ses figures longilignes et colorées mais aussi par les momies aux belles parures mortuaires.

Dans un tout autre registre je suis aussi très friand des instagrameuses qui ont des « gueules » et de l’esthétique sobrement cinglée de certaines maquilleuses avant-gardistes, dont la découverte récente a eu l’effet d’un séisme dans ma recherche créative, qui peu à peu s’éloigne du macabre.

Bien sûr, le crâne allongé est aussi un élément incontournable dans ce que je fais. C’est quelque chose que je trouve très esthétique et, curieusement, ancré dans la mémoire collective bien au-delà des clichés extraterrestres de la pop culture.

Quelles sont tes influences ?

Le bizarre en est un élément majeur. Ensuite, mes influences sont un joyeux foutoir où se côtoient l’art naïf et marginal, le foisonnement explosif et bariolé du punk, les travaux de Hans Bellmer et le macabre stylisé des premiers travaux de H.R Giger, qui ont durablement mon imaginaire.

Sur un plan plus technique (mais pas que), l’artiste français Paul Toupet est clairement une influence notable et incontournable pour moi puisque c’est en regardant ses travaux, dont je suis totalement fan depuis le début, que j’ai peu à peu trouvé comment procéder pour mes propres créations.

Sur quoi travailles-tu en ce moment et quels sont tes projets pour les mois à venir ?

En ce moment je travaille sur de nouvelles sculptures et de nouveaux masques, j’aimerais aussi exploiter le médium photo avec mes poupées articulées et, surtout, j’ai commencé à me lancer dans la confection d’automates, cette fois en collaboration.

C’est une idée que je me traîne depuis plusieurs années et qui est toujours ravivée lors du Nantes Maker Campus;). Idéalement, je voudrais aussi faire des collaborations et créer des pièces pour le monde du spectacle.

Jean-Marc Méléard
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