Yulie Echavidre, co-fondatrice de l’Atelier Tour de la Terre à Nantes, allie son passé de graphiste designer à sa passion actuelle pour la céramique. Sa formation au Pérou et son immersion dans la céramique ancienne ont façonné son style unique. Après avoir enseigné et perfectionné ses compétences à l’Atelier des Arts Céramiques à Tours, elle a fondé l’atelier avec José Urteaga. Ensemble, ils dirigent une équipe dynamique de céramistes, offrant une variété de cours et accueillant des résidents créatifs. Cette diversité enrichit l’atelier, stimulant la créativité et offrant aux élèves une expérience unique d’apprentissage. Depuis cinq ans, l’Atelier Tour de la Terre prospère, étendant ses activités à des projets artistiques tels que des fresques en mosaïque et des commandes importantes. Actuellement, Yulie et son équipe préparent des prototypes pour un restaurant, envisagent une campagne de financement participatif pour un nouveau four, et explorent de nouvelles opportunités artistiques. L’Atelier Tour de la Terre, en constante évolution, reste un lieu d’apprentissage dynamique et créatif où l’inspiration fusionne avec la rigueur pour créer des œuvres céramiques uniques.
Qui es-tu ?
Je suis Yulie, co-fondatrice de l’atelier de céramique Tour de la Terre à Nantes.
En tant que graphiste designer dans une autre vie, peux-tu nous raconter ton parcours et expliquer comment cette évolution a impacté ton approche créative en tant que céramiste indépendante aujourd’hui ?
Mon expérience dans le design graphique m’a permis de voyager et de m’expatrier au Pérou. J’ai eu l’opportunité de travailler dans différentes structures : studios et agences, où j’ai analysé le monde à travers les formes, les couleurs et les typographies. Mon expérience en tant que graphiste DA me sert quotidiennement dans mon approche des formes, des compositions, que ce soit pour répondre aux briefs d’un client ou pour la communication de l’atelier.
Comment la formation au modelage et à l’émaillage au Pérou a-t-elle marqué ton style artistique en céramique, et de quelle façon ces influences se traduisent-elles dans tes créations actuelles ?
Ma formation au Pérou a été très libre et riche en expérimentation, ce qui m’a permis d’explorer de nombreuses techniques. J’ai également consacré beaucoup de temps aux musées pour dessiner de la céramique ancienne ; ainsi, bon nombre de mes formes sont inspirées de ces contrées lointaines.
Que retiens-tu des 9 mois passés à l’Atelier des Arts Céramique à Tours ?
À Tours, j’ai eu la chance de pouvoir travailler pour l’atelier en tant que formateur. Je m’occupais d’un grand four de 470 litres que j’enfournais et défournais deux fois par semaine. J’ai vu tout type de pièces passer et réalisé de super Tetris. De plus, c’était un grand atelier qui brassait beaucoup de monde ; cela m’a permis de bien comprendre tout le travail nécessaire autour d’un espace ouvert au public.
En quoi les expériences de formation au Pérou et en France se reflètent-elles dans tes créations, avec des éléments culturels spécifiques qui marquent ton travail ?
Les céramiques ancestrales péruviennes racontent le moment présent. J’aime raconter les voix de la femme et de la terre qui s’élèvent en ce moment dans notre société.
Le Pérou m’a inspiré par ses formes, ses couleurs, sa créativité, et la France m’a donné de la rigueur et le sens des finitions.
En fondant l’Atelier Tour de la Terre avec José Urteaga, quelles sont vos tâches quotidiennes et qui fait quoi au sein de l’atelier ?
José est un grand artiste qui a toujours de nouvelles idées pour l’atelier. Il arrive souvent avec de nouveaux outils, ce qui nous sort de notre zone de confort ! José s’occupe des travaux de l’atelier, et nous sommes en constante amélioration de l’espace.
Quant à moi, je gère l’équipe, crée des prototypes et suis la production des commandes. Je m’occupe également de la gestion des cours – site web, réservations, communication… Et tous les deux, nous donnons des cours hebdomadaires.
L’Atelier Tour de la Terre accueille des résidents et collabore avec de nombreux artisans céramistes. Pourquoi avez-vous fait le choix d’accueillir des résidents et de collaborer avec d’autres artisans de la céramique, et en quoi cela enrichit-il l’expérience et la dynamique créative de l’atelier ?
Pour moi, c’était un rêve de pouvoir produire et travailler à l’atelier en équipe. Nous sommes 5 personnes à travailler pour l’atelier en gestion – recyclage, suivi des pièces d’élève… et en production, ce qui nous permet de faire beaucoup plus de choses et d’aller beaucoup plus vite. Chacun a sa spécialité, donc nous sommes en constant échange.
De plus, nous formons une équipe de 10 céramistes qui enseignent l’art de la céramique à nos élèves. C’est super, car en fonction de chacun ou chacune, les élèves apprennent différentes techniques.
En tant que céramiste indépendante depuis cinq ans, comment as-tu constaté l’évolution de l’atelier et de ses activités, et quelles sont tes aspirations pour son avenir ?
Depuis l’ouverture, il y a beaucoup d’engouement pour les cours que nous proposons. Ainsi, nous diversifions les formats des stages afin que les élèves puissent explorer différentes techniques et se perfectionner.
Nous avons également eu la chance de faire une résidence de 4 mois autour d’une œuvre participative en mosaïque. Cela nous a ouvert un nouveau champ de création ! Nous espérons pouvoir travailler avec les villes afin de réaliser des fresques dans l’espace public.
Je viens de répondre à une commande de 500 pièces pour un restaurant nantais. Tout s’est super bien passé, alors nous espérons continuer dans ce sens.
Sur quoi travailles-tu en ce moment et quels sont les projets à venir ?
Nous sommes en train de réaliser des prototypes pour un restaurant voisin. Nous préparons une fresque en mosaïque, nous postulons pour des marchés de potiers, nous pensons à la deuxième édition du festival Faites de la Céramique, et nous allons bientôt lancer une campagne de crowdfunding pour financer le nouveau four de l’atelier, et peut-être plus si les gens sont partants.