Cycliste passionné, ornithologue amateur et ingénieur de formation, Robin Cojean a commencé sa carrière dans l’industrie aéronautique en fabriquant des moteurs d’avions. Au bout de 3 ans et 30 allers-retours en Chine, il a décidé de se recentrer sur ce qui le passionne le plus : fabriquer en France, des vélos qui lui plaise. Attaché au patrimoine industriel, c’est naturellement qu’il a fait renaître la marque Petit-Breton en mettant à profit ses compétences et son savoir-faire d’ingénieur pour fabriquer des vélos modernes, sur-mesure et respectueux de l’environnement.
Qui es-tu ?
Robin Cojean, bientôt 32 ans. Cycliste passionné. Pratiquant en compétition pendant longtemps (route, VTT, cyclo-cross), en loisir depuis toujours et en vélotaff assidu (30km/j). J’aime la nature (ornithologue amateur) et les sports en nature (vélo, ski de rando, kayak, course à pied).
Ingénieur arts et métiers de formation et passionné de vélos, tu as fait renaître la marque Petit-Breton en fabriquant aujourd’hui des vélos modernes, sur-mesure, et respectueux de l’environnement. Peux-tu nous raconter ton parcours et l’importance qu’a pour toi cette marque ?
J’ai toujours rêvé de concevoir et fabriquer des vélos. J’ai choisi mes études en fonction de ce but. Malheureusement, il n’y a que très peu de vraie fabrication de vélos en France, seulement de l’assemblage, ce qui m’intéresse beaucoup moins. Je me suis donc tourné vers l’industrie aéronautique pour mon début de carrière d’ingénieur. D’abord Airbus puis Safran, où j’ai fait fabriquer des moteurs d’avion… en Chine.
Au bout de 3 ans et 30 allers-retours sur place, j’ai décidé d’arrêter ça et de me recentrer sur ce qui me passionne le plus : les vélos. J’ai donc créé une société avec pour but de fabriquer, en France, des vélos qui me plaisent. Ils sont donc fabriqués sur-mesures pour chaque client, avec une recherche de confort et performance adaptée au client.
J’aime bien le patrimoine industriel, j’ai donc cherché à faire revivre une marque déjà existante. Les Cycles Petit-Breton ont existé entre 1920 et 1970. Ils avaient été créés par la Marie-Madeleine Macheteau, la veuve du champion cycliste local Lucien Petit-Breton, premier double vainqueur du Tour de France (1907 et 1908). Il est décédé en mission en 1917.
Je me suis rapproché de la famille Petit-Breton et leur ai présenté mon projet et mon envie de faire renaitre cette marque. Ils ont accepté et m’ont soutenu.
Petit-Breton se veut être une marque résolument éco-responsable. Quels matériaux utilises-tu pour fabriquer tes vélos et pourquoi ce choix ?
Ça me paraissait en effet évident de fabriquer mes vélos de la manière la plus éco-responsable possible. Le vélo étant un moyen de transport durable, c’est dommage d’utiliser des métaux issus de mines Chinoises ou Russes pour leur fabrication.
J’ai donc travaillé avec Airbus pour réutiliser des chutes de carbone de l’usine de Nantes pour la fabrication des cadres et pièces de ma gamme sportive. Pour ma gamme loisirs, là où le poids compte moins, j’utilise du bambou et de la fibre de lin (qui pousse en Normandie).
Quelles sont les étapes importantes pour fabriquer un cadre sur-mesure et quel est le délai d’attente pour un vélo ?
La première étape est l’étude posturale du client : on détermine en 2h de tests la position la plus adaptée à l’utilisation prévue du vélo, en fonction de la morphologie du client, de sa souplesse et de son ressenti.
Ensuite je conçois un cadre en fonction des dimensions exactes issues de l’étude posturale.
On en vient après à la fabrication. Il faut compter une semaine de travail pour sortir un cadre avec mes nouveaux moules (c’était un mois avec mes anciens moules). Ce sont essentiellement des tâches manuelles.
Enfin, une peinture choisie par le client est appliquée et on passe à l’assemblage des équipements du vélo.
Il faut compter entre 3 et 6 mois actuellement entre la commande et la réception du vélo.
À ce jour, combien de vélos Petit-Breton sont sortis de l’atelier et quels sont les profils des acheteurs ?
Le premier modèle a été vendu à une grosse dizaine d’exemplaires et j’ai 5 clients en attente des nouveaux modèles.
Quels sont tes objectifs pour les mois à venir ?
Réussir la sortie de mes nouveaux modèles, pérenniser mon activité et pourquoi pas envisager de prendre mes premiers congés depuis 2016.