Portrait de Makers #66 > Quentin Prysbyla

Musicien, créateur de machines, designer et sculpteur, Quentin Prysbyla sait pour ainsi dire tout faire. Passionné de création, d’innovation, de rythme et de voyage, c’est au service de la compagnie Nomad Men qu’il met tous ses talents à contribution pour créer des spectacles et des machines insolites à pédales.

Qui êtes-vous et quel est votre parcours ?

Hello, je suis Quentin de la compagnie Nomad Men, passionné de création, d’innovation, de rythme et de voyage !​ Musicien, créateur de machines, designer mobilier et sculpteur, m​on parcours passe par une école d’art avec une spécialité décoration d’intérieur puis par l’événementiel, une révélation dans l’art éphémère et le spectacle vivant.

Je travaille avec Alexis Pinheiro sur la conception et la réalisation des machines. Nous avons créé le concept de Nomad Men ensemble ! Alex est musicien et technicien supérieur en conception et réalisation d’ouvrages métalliques.

Créateur de spectacles et de machines insolites,​ ​Nomad Men est un projet artistique totalement inédit. Comment est né le projet et quelle est sa particularité ?

On le fait ou on le fait pas 😉 ?

C’est parti d’une belle idée, une volonté de pouvoir se déplacer le plus simplement possible dans les rues avec une batterie acoustique (habituellement pas si facile à déplacer). Nous avons créé la première Batt Mobile pour ambiancer les rues, étonner les gens et prouver qu’avec seulement des matériaux de récupération, on pouvait réaliser des machines incroyables !

Notre objectif : rendre heureux les gens qui nous croisent en se déplaçant à la force des mollets, sur une super machine qui percute et avec un décor d’antan poétique.

Nous avons conçu la première machine en quelques jours, à partir d’un châssis de brouette tiré par un tricycle fait maison avec des pièces de vélos ! Les premiers km …. Houaaaa ! Incroyable de se balader dans les rues avec un engin pareil, à pédales donc sans consommation d’énergie polluante, en pouvant jouer de la musique ! La sensation était dingue et c’est toujours le cas. Le public surpris, ému et joyeux, pari réussi !

Combien d’artistes compte la compagnie et quels sont les rôles de chacun.e.s ?

Dans la compagnie Nomad Men nous sommes 5 artistes, accompagnés dans cette aventure par Loïc, chargé de diffusion, Claude, administratrice, et Mina, costumière. Cécile est au saxophone sur L’Ethno Machine. Florian est clown cascadeur sur La Boom Machine. Alexis est concepteur des machines et batteur sur La Batt Mobile. Quentin est également concepteur et batteur / percussionniste sur toutes les machines. Nouveauté 2020 : Léa sera bientôt chorégraphe et danseuse sur une nouvelle machine. Et, parlez-en à vos amies musiciennes, nous sommes toujours à la recherche de notre future joueuse de didgeridoo !

Vous construisez des engins à pédales écoresponsables en acier rouillé coiffé de rouille, de dentelles et de lampes sur lesquels sont installées des batteries acoustiques. Où puisez-vous l’inspiration pour concevoir de tels engins ?

Je puise mon inspiration, sans doute de manière inconsciente, dans les vieux intérieurs démodés de nos grands-parents et dans les bons films de science-fiction… J’ai également un goût carrément prononcé pour les associations de matériaux (bois, acier, béton, tissu, végétal…), avec une bonne touche de kitsch pour parfaire le mélange !

Être écoresponsables dans la construction de nos machines nous tient particulièrement à coeur ! Nous utilisons uniquement l’énergie humaine pour avancer 😉 Pour quand même faciliter le pédalage (une machine, c’est environ 500kg de matériel à déplacer !), nous démultiplions nos transmissions. Je me rappelle souvent mes cours d’histoire et les différents engins de levage existant au Moyen Âge, construits selon des principes physiques ultras simples et très ingénieux.

Nous essayons d’allier le côté machinesque et la sobriété d’exécution. La récupération de matériaux est au centre de notre métier, les vieilles carcasses en acier rouillé nous font rêver 😉 , une belle lampe pagode des années 30 nous fait marrer… Nous mélangeons tout ça et la machine se poétise avec l’ajout de quelques ombrelles en dentelles pour parfaire le décor !

Quelles sont les contraintes et quelles sont les compétences nécessaires à avoir lorsque l’on se lance dans la construction d’une machine ?

No limite dans la fabrication grâce à l’acier, notre matériau de prédilection ! Par contre on a des contraintes qui sont aussi l’avantage de l’acier : il se déforme au soudage et sa souplesse est à prendre en compte.

Des connaissances en métallurgie, soudage et résistance des matériaux sont nécessaires pour concevoir des châssis roulant en prenant en compte le poids et la déformation… Surtout quand les deux batteurs tournent sur une plateforme inclinée à 45° à 1m60 du sol !

À ce jour, combien de machines avez-vous conçues et quelles sont leurs particularités ?

Beaucoup de croquis de nouvelles machines existent déjà, mais nous en avons à ce jour conçu 3 !

La Batt Mobile

Esthétique : Une machine incroyable, avec un look d’insecte et une cage thoracique remplie d’éléments de machineries (poulies, câbles, chaînes, boite de vitesse de moto, différentiel de tracteur tondeuse, etc.) qui tournent avec les pédales et entraînent l’engin !
Particularité : Un module batterie s’élève et s’incline à 45°. Les deux batteurs installés sur le module le font tourner de plus en plus vite pendant qu’ils jouent.

La Boom Machine

Esthétique : Avec son look de vieux tracteur, elle évoque un univers fantasque tout droit sorti d’une bande dessinée – d’où l’onomatopée « Boom » !
Mélange de carrosserie rouillée, d’accessoires de couleurs (une paire de skis, une échelle, un extincteur, un gyrophare… ) et de lampes des années 30.
Particularité : Des éléments de la machine de transforment et se détachent pour créer une surprise visuelle et du jeu avec le public. Une descente à ski et d’autres cascades sont faites sur la machine au rythme des percussions et pour un show déjanté !

L’Ethno Machine

Esthétique : C’est une machine cabriolet constituée d’un subtil mélange d’acier rouillé, de dentelles, de couleurs et de lampes de grand-mères, qui lui donne tout son charme et nous plonge dans le souvenir des intérieurs d’antan.

Particularité : Deux personnes du public sont embauchées et transformées en machinistes pour piloter la machine à pédales. Ainsi ils peuvent profiter du show batterie saxophone à l’arrière de celle-ci ! Une machine haute en poésie ! Mélange des matériaux, mélange des cultures. Des compositions musicales ethniques avec des influences de tour du monde dans un groove dansant.

Vous travaillez actuellement sur un nouvel engin. Pouvez-vous nous en dire davantage, qu’elle sera sa spécificité ?

Cette nouvelle machine dépasse toutes les autres 😉 !

C’est un tricycle nouvelle génération, ​sans pédales ​!

Exceptionnel de par sa taille avec deux roues de 2m70 de diamètre à l’arrière et une de 1m30 à l’avant ! Un travail machinesque sobre et efficace avec des dimensions totalement inhabituelles.

Pilotée par trois personnes du public à 1m70 du sol ! Deux personnes feront tourner les roues à la main pour avancer et la troisième gérera la direction et la vitesse de l’engin.

Une décoration d’antan surpeuplée de vieux abat-jour et d’ombrelles en dentelles lui donnera une belle touche de poésie qui prendra davantage vie en lumière à la nuit tombée.

De la conception au spectacle, quelle étape vous apporte le plus de plaisir ?

Il y a plusieurs étapes de plaisir, il y a déjà une belle étape au moment où j’imagine la machine et son spectacle, autour d’une table avec des amis un soir d’été sous les arbres ! Puis vient l’étape où le châssis est enfin posé sur ses roues … grand bonheur !

S’ensuit le tout premier test de roulage avec la direction et la machine en construction qui sort de l’atelier …. Houaaaa !

Le plaisir ultime est sans aucun doute quand je vois l’émerveillement des enfants et des adultes à la vue de la machine qui déambule. On comprend alors pourquoi notre métier est si fabuleux !

Où sera-t-il possible de voir les Nomad Men cet été ?

Cet été sera évidemment très compliqué pour le monde de la culture et du spectacle… Nous sommes en train de préparer quelques dates, nous diffuserons sur notre site internet et nos réseaux sociaux toutes les infos dès qu’elles seront validées !

En attendant, pour profiter ensemble et garder une dynamique de partage, nous organisons des portes ouvertes dans notre atelier de Saint Loubouer, pour les personnes qui souhaiteront (re)découvrir notre univers et festoyer musicalement !

Jean-Marc Méléard
Nous serions ravis de connaître votre avis

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