Du vendredi 6 au dimanche 8 juillet dernier, sous les majestueuses nefs des Machines de l’île de Nantes, se déroulait la troisième édition du Nantes Maker Campus.
Après le dernier événement, et en voyant mon enthousiasme après 5 jours de stage, il fallait absolument que je sois à Nantes, ça allait être encore plus fou !! Quelques événements familiaux déplacés et une nouvelle convention plus tard, j’étais à nouveau le journaliste stagiaire de l’événement. Et quel événement… Tout était là. Le site des Machines de l’île, quel endroit…, les Makers et leurs projets toujours plus fous, le superbe soleil nantais, les copains et cette ambiance unique de colonie de vacances.
Le site des Machines de l’île de Nantes :
Encore une fois pour cette nouvelle édition, Nantes Makers Campus avait la chance d’être accueilli par Pierre Orefice et l’équipe des Machines. Une bande de passionnés, de créateurs et artisans de génie et de belles personnes tout simplement. Et quel site que celui des Machines, un vrai voyage ! Pour ceux qui ne connaissent pas, et j’espère qu’ils sont peu nombreux, les Machines se trouvent sur l’île de Nantes, une petite presqu’ile au cœur de Nantes dédiée à la culture, à l’art et aux balades sur les bords de la Loire. Un ensemble de lieux festifs, familiaux ou encore dédiés à l’art contemporain, et aux créations les plus folles. Les Machines sont un voyage vers l’enfance, vers le monde de Jules Verne quand êtes au tout dernier étage du gigantesque Carrousel des Mondes Marins, entourés de pieuvres, poissons-globes ou encore d’engins d’exploration sous-marine les plus farfelus. Le voyage du bois à 20 mille lieues sous les mers. Et quel travail du bois réalisé pour toutes ces créations articulées. Et comment ne pas vous parler du Grand Elephant… Majestueux, complètement dingue, la star de l’Ile de Nantes et de ses Machines.
Douze mètres de haut, huit de large pour presque 49 tonnes, c’est le poids lourd des Machines. Et le public qui ne s’y trompe pas, viens chaque jour de l’année pour l’admirer ou faire le tour des nefs des anciens chantiers navals de Nantes, sur son dos. Que ce soit le lieu, le travail du bois ou l’ingénierie mise en place pour articuler ces tonnes d’acier et de bois, c’est un véritable spectacle pour les petits et pour les plus grands.
Le Campement d’Artistes et le Village des Makers :
Retenu par des obligations professionnelles, je déboule en trombe dans la chaleur nantaise de ce vendredi soir pour la traditionnelle paëlla offerte aux Makers par les Machines de l’île à l’issue de la première journée.
Retour deux mois après, au coeur de cette énorme colonie de vacances et le tout dans la lumière de fin de journée qui embrase le verre et l’acier des nefs. Des sourires, des mains serrées, les copains, à peine arrivé et déjà l’impression de ne pas être reparti. La soirée se termine plus ou moins tard pour certains, mais tout le monde est prêt pour la journée du lendemain. J’ai déjà hâte de déambuler dans les allées et voir tout ce petit monde en effervescence, de découvrir quelles inventions ils ont encore bien pu trouver, et au-delà de ça découvrir tous ces nouveaux Makers dont j’ai pu entendre parler lors de nos réunions de travail rennaises ou lors des différentes soirées de présentation de l’événement.
Cette année, deux salles, deux ambiances, ou presque. Le Nantes Makers Campus se décompose en deux grandes parties :
Le Campement d’Artistes sur l’esplanade avec les constructions d’Antigua i Barbuda dirigé, par Jordà Ferré qui recueille des objets destinés à être jetés et les recycle d’une manière surprenante, dans un exploit d’ingénierie. Les objets recyclés gagnent une nouvelle vie dans cette mini fête foraine qui compte 6 manèges, pour petits et grands. Impossible de louper les déambulations de l’incroyable Ami6 d’Exoot.
Le Village des Makers sous les nefs qui comptait cette année, pas moins de 500 Makers venus pour présenter leurs projets et inventions, leurs domaines de compétences, leurs passions ou tout simplement partager avec le public sur cet élan d’innovation qu’est le mouvement des Makers. Et comme à chaque fois il y en avait pour tout le monde et pour tous les goûts, que vous soyez adeptes de nouvelles technologies, d’artisanat, d’activités ludiques, de musique, d’art ou de belles choses et de voyages dans un autre univers, il fallait être à Nantes Makers Campus.
Presque rompu à l’exercice pour ce second opus, je sais déjà qu’il me sera impossible de tout vous raconter ou de vous présenter tous les Makers. Une bonne raison pour venir nous voir l’année prochaine.
Comme les autres éditions, Nantes Makers Campus faisait la part belle à la « techno » . En effet, en me promenant dans les allées, je suis abasourdi par le nombre de robots, humanoïdes ou non, présents sous les nefs. En cinq minutes de balade je croise R2Q80, la réplique de R2D2 des R2 Builders France (la communauté francophone des constructeurs de R2D2) au milieu d’un groupe d’enfants conquis, sept robots Inmoov qui accueillait sur leur stand auprès de Gaël Langevin la première mini-convention des constructeurs de ce robot qui aujourd’hui est reproduit partout dans le monde , mais aussi le robot de l’association Caliban qui marche en défiant les lois de l’équilibre et de la gravité (et là on se dit que le futur va être complètement dingue en matière de robotique et d’Intelligence Artificielle !) et enfin je me fais servir une limonade (oui, il est encore tôt ce samedi matin !) par Le Bistromatik, un robot serveur d’une taille gigantesque qui auparavant installait des pare-brise dans une usine, et qui ne renverse presque rien en servant. Ambiance ! Complètement fou également, un robot qui croque votre portrait de façon autonome… celui de l’artiste Patrick Tresset, j’en avais entendu parlé, mais c’est vraiment bluffant. Et les visiteurs ne s’y sont pas trompés et sont venus nombreux se faire « tirer le portrait ».
Nombreux également sont les visiteurs qui sont restés hypnotisés par les petits mouvements saccadés des imprimantes 3D et la multitude de possibilités qu’offre cette technique de production qui se démocratise de plus en plus (industrie, loisir, santé…) et qui étend son champ des possibles. L’Association e-Nable France fabrique par exemple en impression 3D des prothèses à destination d’enfants en situation de handicap. Quand lui, le laboratoire Inserm PHY-OS de l’Université de Nantes produit en Bio-impression 3D des cellules vivantes et des implants biomédicaux.
La création musicale toujours plus folle à Nantes Makers Campus.
Certains visiteurs ont ainsi pu s’essayer aux instruments de Les Frs Rodriguez & Co fabriqués à partir de boites de cigares, ou des véhicules musicaux à la MadMax, tels que le Pianochopper Baby, et la Loco-Motiv d’Alextrem, ou encore venir écouter le doux son des bobines Tesla de l’Association Thunder Sound.
Parti en petit reportage photo et vidéo dans les allées, me voilà suivi par les deux étranges énergumènes de Ambox avec leurs boîtes à musique qui, au rythme de leurs manivelles, balancent un air endiablé des Balkans. Me voilà chef d’orchestre danseur vidéaste dans les allées, et le tout sous les yeux amusés des visiteurs et Makers. Quels personnages !!
Et en parlant de personnages, vous n’avez pas pu, où n’auriez pas du, rater une des innombrables improvisations des KiltaClou. Un trio loufoque et super bon-enfant, coiffé de casques à clous et vêtu de superbes kilts, qui a enflammé musicalement ce weekend à Nantes Makers Campus. Que ce soit sous un soleil de plomb dans le dôme, dans les allées au fils des stands, ou en encore lors de l’animation musicale de la grande bataille des gladiateurs en carton, ils ont mis le feu et au passage une super ambiance tout au long du weekend.
Comment ne pas revenir sur la grande joute de l’association Les Cartonnades – The French Boxwars... Le grand moment de n’importe quoi de ce Nantes Makers Campus. Le concept : des gladiateurs parés d’armures en carton qui se cartonnent ! Le tout dans une ambiance survoltée et empreinte de bonne humeur ! Les gars ont quand même passé tout un weekend à se construire armes, armures, boucliers et décors en carton pour tout détruire en moins de 30 minutes dans la bataille la plus épique que l’on ait jamais vue à Nantes Makers Campus. Des grands malades… mais surtout des grands passionnés toujours à la recherche de nouveaux joueurs. Rejoignez-les en créant votre propre association !
Un autre personnage dans un tout autre style, Danniel Toya. Ce Maker venu tout droit de Kinshasa quittait son pays pour la toute première fois pour nous faire découvrir son univers à la croisée des chemins entre la récupération, le bricolage et l’art du mouvement. Il nous a gratifiés d’une prestation artistique unique en dansant avec ses robots danseurs, constructions articulées et fabriquées à partir de matériaux de récupération, devant le Grand Elephant des Machines. Un grand merci à lui d’être venu de si loin pour nous offrir ce spectacle.
Tout au long de ce weekend, de nombreux ateliers étaient proposés aux visiteurs par les différents Makers. Avec la Makeme Family, vous pouviez réaliser avec vos enfants des badges en soudure ou bien encore assembler un avion et le faire planer dans les allées. Pour les plus grands, à partir de huit ans, vous pouviez vous essayer à un simulateur de vol en planeur avec Espace Air Passion. Plusieurs stands proposaient de vous faire découvrir la réalité virtuelle ou proposaient de vous essayer aux jeux vidéos avec Frag’n Fun ou bien encore au flipper (bien vintage) de NicoFlip !! Pour les gros bras qui n’avaient pas peur de se liquéfier sous la chaleur accablante de ce weekend, vous pouviez venir également mesurer votre coefficient d’intelligence musculaire avec le bras de fer mécanique. Le Lorem proposait aux visiteurs d’essayer ses pushcar (karting électrique) lors de courses débridées sur circuit.
Marc Gyver était également de la partie avec ses nouveaux bolides sortis tout droit de son génie qui ont arpenté le site des Machines, prenant à son bord les visiteurs pour un essai grandeur nature. Rendez-vous pris l’année prochaine pour découvrir de nouveaux engins encore plus fous et rapides !
L’art et l’artisanat tenaient également une part importante pour cette troisième édition. En effet, le mouvement des Makers ne regroupe pas que des inventeurs dans les domaines du numérique et des nouvelles technologies.
Le public pouvait notamment venir rencontrer les locaux de l’étape, les deux créateurs de SykeProd, jeune entreprise nantaise qui propose des skates à la décoration personnalisée et réalisée à la main par Christophe.
Les Rennais du collectif IDLV, proposaient de participer à la fresque collaborative géante du projet Comme un Dessein. Une idée, une tablette, un dessin et le tout en collaboration avec tous les autres artistes de passage pour l’événement. Le tout réalisé par un petit robot commandé à distance par vos dessins.
Sur le site des Machines, La Belle Lochoise, superbe 2CV dont la carrosserie est entièrement faite en bois d’arbres fruitiers avait toute sa place pour la célébration du bois et de l’art de l’ébénisterie, sans oublier la 2CV électrique portée par l’association d’un projet étudiant qui souhaite conserver et rénover le patrimoine Français roulant.
Les sérigraphes de Rock Paper, les restauratrices de mobiliers Les Monomanies, le rénovateur de vieux postes TSF avec Vintage Factory, Ludo et ses forgerons de l’atelier FER, Charlotte Sementa la maroquinière, Arnault Joubin et bien d’autres encore venaient représenter des métiers et savoir-faire d’autrefois, mais qui perdurent et auront encore de beaux jours devant eux.
Nantes Makers Campus c’était aussi tout au long du week-end des conférences où les Makers venaient présenter leurs projets et leurs façons de voir le monde, la direction qu’ils veulent lui donner.
Encore une fois, je constate à quel point il est difficile de résumer ces deux jours et demi en quelques lignes tellement le nombre de projets découverts, de Makers rencontrés et de belles idées présentées sont nombreux. Un cadre et un site magnifiques, une météo parfaite, des passionnés prêts à faire découvrir et partager leurs univers, changer le monde pour le rendre meilleur grâce au partage des savoirs et des connaissances. Un grand merci à tous les Makers, aux partenaires sans qui l’événement n’aurait pu se faire, à toute la Makeme Family, à Pierre Orefice et aux Machines de l’île pour l’accueil génial encore une fois. À l’année prochaine pour la quatrième édition de Nantes Makers Campus. En attendant, n’oubliez pas de Penser, Faire, Transmettre.