Diplômée de l’Université McGill en Business et de HEC Paris en Master, le parcours de Cassandra Delage est impressionnant. Entrepreneuse et sensible aux questions environnementales, elle fonde la startup Plast’if en 2017 dans le but de créer une machine à recycler le plastique pour le transformer en filament pour imprimante 3D.
Qui êtes-vous ?
Je suis née au Canada, vous ne l’entendez pas, mais j’ai un petit accent québécois. J’ai fait mes études en Business à McGill et ensuite j’ai fait un Master à HEC Paris. J’ai co-fondé MontrealFixed en 2012, un site qui permettait d’acheter des vélos fixies personnalisés. Le projet s’est développé en signant un partenariat exclusif sur le territoire canadien avec une marque de la Californie. Ceci a permis à l’équipe de développer MontrealFixe et d’ouvrir une boutique. J’ai ensuite travaillé en entreprise au Canada et en France pour enfin revenir dans le monde de l’entrepreneuriat en 2017 avec Plast’if.
Après de brillantes études en commerce, vous fondez en 2017 la startup Plast’if qui consiste en une machine à recycler le plastique pour le transformer en filament pour imprimante 3D. Comment a germé l’idée d’un tel projet ?
J’ai travaillé dans des Grands Groupes en France et j’ai remarqué une différence de perspective et des habitudes de recyclage. J’ai donc voulu trouver une manière de sensibiliser, encourager et intéresser le plus de gens possible au recyclage. Plast’if est ainsi né de ce constat, de créer un circuit court de transformation plastique afin de montrer que chaque action peut avoir un impact sur l’environnement. Le but étant de créer un changement de comportement sur le long terme.
Étiez-vous familiarisée avec l’impression 3D avant de créer Plast’if ?
Je connaissais le principe de l’impression 3D avant de monter Plast’if. J’ai appris à connaitre tous les rouages de la technologie sur le terrain.
Quelles compétences avez-vous dû aller chercher pour concevoir cette machine ?
Plast’if, il y a 3 ans, c’était simplement une idée. J’ai dû aller chercher des gens compétents en mécatronique, design industriel, chimie, entre autres, afin de concevoir une première version de la machine Plast’if.
Quelles sont les caractéristiques de la machine, quels plastiques peut-on recycler ?
La machine Plast’if recycle les déchets plastiques alimentaires (PET, PP, PS, PEHD) et imprime en 3D de nouveaux produits à partir de ces déchets. Un processus complet en une seule machine. Chez Plast’if, nous voulons créer un environnement plus durable en transformant nos ressources immédiatement disponibles, car dans le meilleur des mondes, nous n’aurions pas de plastique, mais d’ici là, nous devons sensibiliser les gens, recycler les déchets plastiques et offrir des alternatives à ce déchet.
Quelles difficultés avez-vous rencontrées lors de son développement ?
Il y a constamment des challenges lorsqu’on développe un produit. C’est pourquoi j’ai dû m’entourer d’une équipe et de partenaires ultra compétents.
Ces dernières années plusieurs machines de ce type sont sorties en open source. Vous en êtes-vous inspirée ?
Il y a clairement un mouvement qui se crée. Depuis quelques années, plusieurs machines ont été développées afin de mieux recycler et traiter les déchets plastiques. C’est génial ! Cela nous a permis de confirmer que les gens voulaient développer un écosystème plus écologique et notamment, de rencontrer ces acteurs du marché. Aujourd’hui, la collaboration entre ces acteurs permet de renforcer ce mouvement vers le zéro waste.
À qui la machine Plast’if est-elle destinée ?
La machine Plast’if est placée dans des Grandes Entreprises et des Entreprises de Taille intermédiaire, afin d’offrir aux collaborateurs une solution de recyclage locale.
Que représente pour vous le mouvement des Makers ?
Le mouvement des Makers représente un mouvement de gens qui font bouger les choses (sans vouloir faire de jeu de mots). Tout comme les Makers, nous aussi on préfère prendre les choses en main, pour développer des produits et changer les habitudes.
