Geek, technophile, commercial, et expert en imprimante 3D, Franck Liguori est l’un des fondateurs de eMotion Tech. Spécialisée dans le domaine des imprimantes 3D et faisant partie des premiers acteurs à avoir démocratisé l’impression 3D en France, eMotion Tech fête ses 7 ans comme un renouveau et se positionne aujourd’hui sur de nouveaux marchés avec une nouvelle imprimante 3D réservée aux professionnels qui n’a pas fini de faire parler d’elle.
Qui êtes-vous ?
Je suis l’un des fondateurs de eMotion Tech, une entreprise qui développe et fabrique en France des imprimantes 3D. Bien que geek et technophile, j’ai fait une école de commerce, ce qui peut paraitre atypique étant donné mon activité.
Avec Guilhem, vous avez fait en 2012, le pari de fonder eMotion Tech avec pour seul but de démocratiser l’impression 3D. D’où vous est venue l’envie de monter votre entreprise d’imprimante 3D ?
En 2011, en sortie d’étude nous (Guilhem mon associé, et moi) sommes tombés amoureux de l’imprimante 3D. Personne ne connaissait et il n’y en avait pas à moins de 20 000€ sur le marché Français.
Passionnés de technologie, nous suivions les tendances émergentes. Je me souviens encore de la première vidéo d’impression 3D que nous avons visionné ensemble, ça a été un flash, on à tout de suite su qu’on voulait travailler sur ce sujet.
Nous avons alors découvert le mouvement open source Reprap, et décidé de nous consacrer à la création d’un kit permettant de rendre accessible cette technologie.
Neuf mois plus tard, notre premier kit était mis sur le marché et trouvait ses premiers clients.
Parmi eux Hugo, notre troisième associé, qui a très vite rejoint l’aventure apportant son expertise mécatronique nécessaire au développement de nos propres solutions.
7 ans plus tard, là où beaucoup d’acteurs de l’impression 3D n’ont pas su s’imposer, eMotion Tech est toujours dans la course et plus présent que jamais sur le marché de l’impression 3D. D’après vous, qu’elles sont les clefs pour réussir en tant que fabricant d’imprimante 3D en France ?
Je dirais que deux choses nous distinguent et contribuent à notre succès :
- La qualité de notre matériel
- La qualité de notre SAV et plus généralement de notre rapport avec le client
Au-delà de cela il faut savoir être perspicace, en face de nous, des entreprises aux moyens bien plus importants, et des entreprises asiatiques aux coûts bien moins importants. Il s’agit donc d’être pertinent dans nos choix stratégiques.
Concepteur et fabricant Toulousains, certaines de vos machines sont proposées en open-source, pourquoi avoir fait ce choix ?
Ce qui nous a permis d’en être là où nous en sommes aujourd’hui, c’est l’open source, c’est donc, pour nous, naturel de contribuer à notre niveau à ce mouvement.
En 2014 vous commercialisiez une imprimante 3D en kit et à moins de 400€, quels sont les intérêts pour un particulier de s’équiper avec une imprimante 3D ? Tout le monde peut-il en utiliser une ?
Nous ne faisons pas partie de ceux qui considèrent que l’imprimante 3D est pour tout le monde. Certes, tous le monde peut en avoir besoin mais cela reste une machine-outil qui, bien qu’accessible, nécessite un minimum d’affinités techniques, ou de motivation à apprendre.
Malgré cela il n’y à pas de profil particulier, on a des jeunes, comme des personnes âgées, de tous horizons, dans notre clientèle. La clé de la motivation réside souvent dans une passion annexe à laquelle l’usage de l’impression 3D va apporter énormément.
En 2017 c’est au tour de la MicroDelta Rework de faire sa petite entrée dans la famille eMotion Tech, avez-vous d’autres projets semblables à destination des particuliers ou souhaitez-vous vous concentrez exclusivement sur le marché des professionnels ?
En 2017 nous avons effectivement sorti la MicroDelta Rework notre produit « star », et en 2018 nous avons sorti la I3 Metal Motion. Cette année nous nous concentrons sur Strateo3D notre première machine professionnelle qui s’adresse à un marché tout nouveau pour nous.
Nous avons plusieurs pistes à explorer et nous continuons à évoluer sur les deux marchés sur lesquels nous sommes désormais.
Vous avez lancé en 2018 votre première imprimante 3D à destination des professionnels : la Strateo 3D, pourquoi cette nouvelle cible ?
Le projet Strateo3D est en développement depuis environs deux ans. Il s’inscrit clairement dans l’ADN de notre société qui a été créée pour démocratiser une technologie.
En effet, on ne trouve pas de machines de qualité « industrielles » sur le marché à moins de 25 000€ aujourd’hui. Notre objectif avec Strateo3D était de proposer une mécanique de qualité industrielle mais aussi de capacités thermiques élevées et une grande surface de travail pour la moitié de ce prix.
C’est chose faite, Strateo3D c’est une surface de travail de 600*420*500, des températures de plateau et d’extrusion élevées, une chambre d’impression thermorégulée pour 12 000€.
Comme on aime toujours en faire plus, elle embarque un ordinateur, et notre propre logiciel de contrôle StratoControl qui sera très bientôt accessible à distance via n’importe quel matériel (tablette, ordinateur…) ou système d’exploitation.
Et on a également développé un ensemble de capteurs pour assurer la fiabilité de l’ensemble, et éviter à nos utilisateurs de perdre leurs précieuses heures d’impression. En quelque sorte on reprend sept ans plus tard notre cheval de bataille, démocratiser la technologie mais cette fois-ci avec un produit et un public plus technique