Mélissa Pasquiet nourrit une passion pour la haute couture depuis son enfance, déclenchée par un défilé de Jean-Paul Gaultier à l’âge de 8 ans. Après des études en Arts Appliqués et en couture sur-mesure, elle s’est spécialisée en broderie et métiers d’art de la mode à Paris, enrichissant sa fascination pour la plumasserie lors de son travail avec la maison Lemarié. Ce savoir-faire transforme les plumes en objets fascinants à travers des techniques comme la teinture, la découpe, la broderie et la couture. Historiquement liée à l’habillement, la plumasserie a su perdurer malgré la disparition des chapeaux ornés de plumes. Mélissa crée des vêtements et des décorations sur mesure, souvent en collaboration avec d’autres artisans comme Aurélie Cousin, abat-jouriste. Installée à Nantes, dans l’espace de coworking « La Fourmilière », elle y anime des ateliers d’initiation à la plumasserie, partageant ainsi sa passion et explorant les infinies possibilités artistiques et décoratives offertes par la plume.
Qui es-tu ?
Je suis Mélissa Pasquiet artisane plumassière.
Peux-tu nous raconter comment ta passion pour la Haute Couture a émergé pendant ton enfance, comment elle t’a menée à suivre un parcours en Arts Appliqués et en couture sur-mesure, et finalement comment tu as découvert et été attirée par la plumasserie ?
Après avoir vu un défilé Jean-Paul Gaultier à la télévision à 8 ans, je me passionne pour la mode, et particulièrement pour la haute couture. Je me mets à dessiner des vêtements et à m’émerveiller devant les défilés.
C’est donc naturellement que je me tourne vers un bac Arts Appliqués dans l’objectif d’intégrer ensuite un BTS Design de mode. Mais une fois mon bac obtenu, je ressens le besoin de travailler la matière concrètement. Je choisis de faire un BT Vêtement Création Mesure, qui m’apporte tout le savoir nécessaire pour la réalisation d’un vêtement, du dessin jusqu’à la couture de finition.
Pour terminer mon parcours, je m’intéresse à la broderie et découvre un lycée à Paris spécialisé dans la formation des métiers d’art de la mode. J’intègre la FCIL Arts de la mode, qui me permet d’apprendre les bases de plusieurs métiers : la broderie main et machine, la chapellerie, les fleurs artificielles et la plumasserie. Étonnamment, ça n’a pas été un coup de cœur. Mais c’est lorsque j’ai eu l’occasion de travailler pour la maison Lemarié, atelier de plumasserie haute couture, que ma passion pour la matière plume s’est déclarée.
En quoi consiste la plumasserie et quelles sont les principales techniques utilisées ?
La plumasserie est le savoir-faire qui transforme la plume en objet fabuleux. C’est une matière incroyable qui offre des possibilités quasiment infinies. Par exemple, on peut la teindre pour obtenir des couleurs très vives, ou la découper pour lui donner une autre forme. En fonction du résultat souhaité, la plume peut être collée, brodée, cousue, travaillée en volume ou encore en marqueterie.
Qu’est-ce qui rend ce savoir-faire unique et comment l’adaptes-tu dans tes créations modernes ?
Historiquement, la plumasserie est très liée à l’habillement, et plus précisément au chapeau. Jusqu’au début du 20ᵉ siècle, c’était un savoir-faire présent dans le quotidien : tout le monde portait un chapeau avec des plumes. Puis cet accessoire a fini par disparaître, et le savoir-faire aurait pu suivre. Il a été sauvé par la mode et le costume, et ceux-ci restent encore très liés aujourd’hui.
Quelles sont tes principales inspirations et influences dans ton travail artistique ?
J’ai souhaité développer mon savoir-faire autour de la décoration, le sortir du vêtement et le remettre dans le quotidien des personnes. J’utilise toutes les techniques apprises pour réaliser des objets : tableaux, fleurs, guirlandes, etc.
Quand je commence une création, je pars soit d’une envie esthétique, très souvent inspirée par la nature, soit je me laisse guider par la matière. Je peux aussi réaliser des pièces sur mesure. En dialogue avec le commanditaire, j’affine sa demande puis lui propose un ou plusieurs projets. Je travaille également beaucoup en collaboration, notamment avec Aurélie Cousin, abat-jouriste. Je réalise des finitions plumées sur ses créations.
Peux-tu nous parler de ton atelier à Nantes et des types d’objets et de décorations que tu y crées ?
J’ai installé mon atelier dans l’espace de coworking « La Fourmilière ». Il porte bien son nom, car il fourmille de savoir-faire divers et d’échanges. Des envies de collaboration sont déjà en discussion avec d’autres artisanes de ce lieu, en particulier avec Lauriane Cauchy, maroquinière.
Je propose aussi des ateliers d’initiation à la plumasserie, l’occasion de faire découvrir ce savoir-faire et cette belle matière qu’est la plume.
