Portrait de Maker #143 : Tony Linard

Tony Linard, alias tony.li.3d, fusionne sa passion pour la pop culture et l’impression 3D en tant que Prop Maker. Découvrant l’impression 3D avec une Ender 3, sa fascination pour les comics Marvel et la science-fiction guide ses créations. Doté d’un atelier équipé de 8 imprimantes, dont une à résine, il se distingue par son approche minutieuse de la FDM. Répliquant des objets cultes tels que le casque de Khonshu de Moon Knight, Tony partage ses œuvres sur les réseaux sociaux, inspirant une communauté passionnée. Exposant à plusieurs reprises au Pathé Atlantis, ses créations suscitent l’admiration des fans lors de projections spéciales de films Marvel ou DC. Tony rêve d’apporter sa touche à l’industrie de la pop culture en créant des accessoires originaux pour le grand écran. Actuellement, son travail se concentre sur une armure Iron Man et des statues taille réelle, anticipant des projets incluant des véhicules emblématiques. Tony Linard incarne l’alliance entre passion, créativité et les possibilités infinies de l’impression 3D.

Qui es-tu ?

Je m’appelle Tony, j’ai 34 ans, je suis passionné de pop culture et de cinéma en général. Aujourd’hui, je vis pleinement ma passion en réalisant des répliques d’objets que l’on peut voir dans des films, des séries ou encore des jeux vidéo grâce à l’impression 3D.

Prop Maker et expert en impression 3D, tu excelles dans ton domaine en réalisant des props, des répliques d’objets et des accessoires. Peux-tu nous raconter ton parcours et nous dire d’où te vient cette passion pour la pop culture ?

Expert, je ne suis pas sûr ; j’apprends sur le tas grâce à des tutoriels sur le net, principalement pour l’impression 3D. Je suis un touche-à-tout, très geek dans l’âme. J’ai toujours eu des comics Marvel entre les mains, mes parents sont passionnés de cinéma et de science-fiction, donc j’ai grandi avec toutes les grandes licences qui sont cultes aujourd’hui. Sinon, je travaille dans le commerce, donc rien à voir, mais je suis quand même issu d’une formation technique qui m’a mis les mains dans la 3D assez tôt.

Qu’est-ce qui t’a inspiré à te lancer dans l’impression 3D et à te spécialiser dans la réalisation de répliques d’objets ?

J’ai acheté ma première imprimante 3D (une Ender 3 comme beaucoup) sur un coup de tête lors d’une promo en ligne sans savoir dans quoi je mettais les pieds… J’ai commencé à imprimer des petits objets du quotidien, je n’avais pas encore conscience du potentiel de cette technologie. Puis, comme à chaque fois que je me lance dans un truc, j’ai creusé un peu et je me suis retrouvé sur des groupes Facebook ou des chaînes YouTube de créateurs qui m’ont montré ce qu’on pouvait réaliser.
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En convention, j’ai rencontré Carlos3D et son armure m’a vraiment donné envie d’aller plus loin. J’ai donc acheté des imprimantes plus grandes et commencé à réaliser des props que je partageais sur les réseaux. À la base, je partageais juste les créations pour ma collection personnelle ; je n’imaginais pas encore que j’allais aussi en faire pour des cosplayers ou d’autres collectionneurs.
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Quels sont les matériaux et les technologies d’impression 3D que tu préfères utiliser dans ton travail, et pourquoi ?

J’utilise principalement la technologie FDM ; la résine ne me sert que pour les petites pièces détaillées de certains props. La principale raison est la taille des imprimantes ; pour de grands objets, c’est toujours plus facile en filament. On commence à voir des imprimantes résine grand volume « abordables », mais c’est une technologie avec laquelle je ne suis pas encore très à l’aise et que je trouve plus contraignante. L’avantage de la résine reste quand même le gain de temps en post-traitement et la possibilité de faire des pièces beaucoup plus détaillées. Cependant, l’impression filament s’améliore continuellement, et avec des machines comme la Bambu Lab, aujourd’hui j’arrive à sortir des objets en filament que je ne pouvais sortir qu’en résine avant. Pour le filament, j’utilise principalement le PLA et le PETG pour leur facilité d’impression et parce qu’ils sont largement suffisants pour l’utilisation que j’en ai. Le PETG me sert surtout quand il y a un peu de contrainte technique, mais ça reste assez rare. Je l’ai utilisé, par exemple, pour une réplique d’un arc de Hawkeye qui se devait de se replier sur lui-même.

Peux-tu nous donner un aperçu de ton atelier et de l’équipement que tu utilises pour tes projets d’impression 3D ?

Je dispose aujourd’hui de 8 imprimantes, 7 à filament et 1 à résine. Et d’une cabine de peinture faite maison dans mon garage ; la partie post-traitement est encore en travaux.
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En tant que Maker, quelles sont les compétences ou les connaissances essentielles pour exceller dans le domaine de la création d’accessoires ?

Alors, en termes d’impression 3D, on va surtout chercher à obtenir une pièce de la meilleure qualité possible pour limiter au maximum le post-traitement. Ainsi, on va jouer sur l’orientation de la pièce pour réduire les traces de supports et faire attention à ce que les jointures ne tombent pas sur des parties avec beaucoup de détails. Je ne modélise pas, donc la sélection des fichiers est primordiale. Je cherche la réplique la plus exacte possible, au détail près, donc souvent auprès de créateurs professionnels et donc des fichiers plutôt « chers » par rapport à ce à quoi on est habitué.

Pour la partie post-traitement, qui prend le plus de temps, j’ai eu l’occasion de travailler chez des revendeurs automobiles qui avaient une partie garage. Je posais plein de questions aux carrossiers sur la partie peinture et l’utilisation des divers produits comme le mastic. Le post-traitement demande beaucoup de patience et de perfectionnisme si on veut obtenir un très bel objet, mais ce n’est pas vraiment compliqué. Le plus compliqué reste la peinture et surtout le vernis, qui demandent beaucoup de technique et viennent avec la pratique.

Peux-tu nous parler d’un projet particulièrement complexe que tu as réalisé en utilisant l’impression 3D, et comment as-tu surmonté les défis techniques pour le mener à bien ?

Un de mes projets les plus complexes est certainement mon casque de Khonshu de la série Moon Knight. Le fichier avait quelques problèmes, notamment au niveau des emboîtements, alors j’ai dû apporter des modifications. Le casque mesure presque 1 mètre de long avec le bec, donc j’ai dû l’imprimer en plusieurs parties qu’il a fallu souder entre elles et rendre les jonctions invisibles. Ensuite, j’ai créé un harnais pour le rendre portable. Il y a eu un mois entier de travail dessus, avec un travail de peinture assez pointu en collaboration avec ma compagne (qui fait partie de l’aventure) pour le rendre le plus réaliste possible et portable. Les retours lors des différents événements auxquels j’ai participé, ainsi que sur les réseaux, ont été vraiment incroyables !

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Comment intègres-tu ta passion pour la pop culture et le cosplay à ton expertise en impression 3D pour concevoir des accessoires de haute qualité, tout en garantissant un niveau de détail et de réalisme exceptionnel dans tes répliques d’objets ?

En fait, si j’ai commencé à créer ces objets, c’était d’abord pour ma collection personnelle. La création de contenu sur les réseaux et la fabrication pour les autres sont venus après. J’ai toujours été très perfectionniste, et les répliques du commerce semblaient toujours un peu trop jouet à mes yeux, ou alors elles étaient proposées à des tarifs qui se comptaient en milliers d’euros. Quand je réalise une pièce, mon objectif principal est qu’à la fin, on ait l’impression qu’elle soit sortie de l’écran, que l’impression 3D soit complètement oubliée. Donc chaque détail compte. Je travaille avec des modeleurs qui se calquent sur les plans du film pour être le plus fidèle possible, à la rainure près sur un casque, par exemple. Il faut également tenir compte du fait qu’un même objet présent dans plusieurs films ne sera jamais le même. Prenez le marteau de Thor, par exemple, qui présente des différences notables dans chacun de ses films. J’ai réalisé celui que l’on voit dans Thor: Ragnarok, par exemple, en poussant les détails jusqu’à utiliser du cuir pour le manche et la lanière.

Peux-tu nous partager une expérience où ton service d’impression 3D sur mesure a contribué à réaliser le rêve d’un fan en créant un accessoire emblématique d’un film ou d’une série ?

Je n’ai pas d’anecdote sur une personne en particulier, mais j’ai eu l’occasion d’exposer plusieurs fois mes réalisations au cinéma Pathé Atlantis lors de projections spéciales de films Marvel ou DC. Et c’est toujours génial de voir la réaction des petits et des grands qui découvrent en « vrai » les accessoires de leurs personnages préférés. Cela ne peut que motiver à continuer et à aller encore plus loin.

Comment envisages-tu l’avenir de l’impression 3D dans l’industrie de la pop culture, et quelle contribution penses-tu apporter à son développement ?

À mon échelle, je ne suis pas sûr d’apporter grand-chose. Sur mes réseaux, je propose des tutoriels pour montrer que c’est accessible à tous, et les retours des gens qui m’envoient leurs réalisations sont une grande source de motivation. Pour l’impression 3D en général, elle est de plus en plus utilisée pour la réalisation de props dans le cinéma, et mon rêve serait un jour de créer quelque chose d’original et de le voir à l’écran !

Sur quoi travailles-tu actuellement et quels sont les projets à venir ?

Alors, j’ai toujours une armure d’Iron Man en cours depuis un an. J’ai du mal à trouver le temps de la finir, et cela demande aussi un gros budget. Je commence également à faire des statues taille réelle. Je commence petit avec des Pokémon car il y a toujours la question du stockage de tout ça. Mais un projet que j’ai en tête depuis très longtemps est la réalisation de « petits » véhicules emblématiques de la pop culture, comme un speeder de Star Wars, la moto d’Akira, et plein d’autres ! Si un jour je peux avoir un vrai local dédié à mon activité, c’est clairement la direction que ça prendra !

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Jean-Marc Méléard
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