Portrait de Maker #71 : Samuel Bernier

Leader du design chez onepoint, coauteur du livre « impression 3D pas-à-pas » et lauréat du Be Open Award avec son projet Projet RE_ sur la fabrication additive responsable, Samuel Bernier est talentueux. Déclarant au monde qu’il allait devenir inventeur dès l’âge de 4 ans, il a réalisé son rêve en découvrant le métier de Designer industriel. Maîtrisant le Design et l’impression 3D à la perfection, il est l’auteur de l’un des objets les plus téléchargés au monde avec plus de 250 000 downloads sur Thingiverse : l’éléphant by Samuel Bernier.

Qui êtes-vous ?

Je m’appelle Samuel Bernier, je suis designer industriel canadien et Leader du design chez onepoint. Je suis aussi coauteur du livre « impression 3D pas-à-pas » et lauréat du Be Open Award avec mon projet Projet RE_ sur la fabrication additive responsable. Depuis mon arrivée en France en 2012, j’ai pu enseigner le design à la Domus Academy de Milan, évangéliser les avantages de la fabrication additive au travers de conférences, dont un TEDx et collaborer à l’essor du « Maker movement » en France grâce au FabShop.

Diplômé de l’Université de Montréal, vous êtes aujourd’hui Designer industriel et actuellement responsable de la création chez onepoint. Quel a été votre parcours et pourquoi cet intérêt pour le design ?

À 4 ans j’ai déclaré au monde vouloir devenir inventeur. À l’âge adulte, j’ai trouvé que le métier de designer industriel était ce qui se rapprochait le plus de ce rêve, je suis donc parti à Montréal où j’ai passé 7 ans à étudier et pratiquer cette discipline. Dans ce parcours, je suis aussi passé par ENSCI les Ateliers à Paris où j’ai fait des rencontres qui ont changé ma vie et par Autodesk à San Francisco où on m’a donné les moyens de pousser mes idées au niveau supérieur. Pendant l’été 2012, j’ai rencontré un entrepreneur français, qui avait un projet de startup autour de l’artisanat digital. Je me suis lancé à fond dans l’aventure, comme directeur de la création du FabShop où j’ai pu capitaliser sur la réputation que j’avais commencé à me forger dans le monde des Makers et des FabLabs. Ce fut 4 années palpitantes et pleines de rebondissements qui se terminèrent en juin 2016. Depuis, je développe l’expertise design chez onepoint, une entreprise de référence dans la transformation digitale, où je porte aux côtés d’autres Leaders l’expertise design. J’y suis entré comme seul et premier designer salarié. L’équipe de design onepoint compte désormais 91 profils à travers le monde.

En quoi consiste votre travail chez onepoint ?

Ma mission chez onepoint est assez simple : appliquer les bonnes pratiques du design partout où il y a un problème à résoudre. Sur une même période, je vais pouvoir aider à concevoir un nouvel hôpital high-tech, conseiller un industriel sur l’utilisation du jumeau numérique pour ses infrastructures, accompagner un assureur dans la création d’un extranet, co-concevoir un mobilier connecté avec une startup et imaginer des espaces de biodiversité pour les projets d’un promoteur immobilier… et ça, ce n’était que la semaine dernière ! À côté de cela, je suis aussi responsable du FabLab et comme Leader onepoint, j’ai une responsabilité envers les membres de ma communauté et particulièrement envers les designers.

La modélisation 3D et l’impression 3D sont des domaines dans lesquels vous excellez. Quel est le secret pour concevoir et imprimer un objet de qualité ?

Déjà, de concevoir POUR l’impression 3D est un bon début. Mes modèles s’impriment presque systématiquement sans matière de support et c’est tout simplement parce que j’ai bien assimilé les contraintes de l’impression 3D par dépôt de fil chaud. C’est comme pour le design industriel, on ne conçoit pas un objet s’il est en tôle pliée de la même façon que s’il était en injection plastique ou en bois fraisé. Aussi, je fais toujours très attention au sens des strates de plastique par rapport aux forces que devra supporter l’objet. Prenez une forme qui ressemblerait à un crayon. Imprimez-la à plat, et elle sera flexible. Imprimez-là à la verticale et elle se cassera comme une brindille. Ce n’est qu’une histoire de surface d’adhésion par répartition des chaines moléculaires dans le plastique.

L’éléphant que vous avez dessiné a été l’un des objets les plus téléchargés au monde avec plus de 250 000 downloads sur Thingiverse. Quelle est sa particularité et qu’est-ce qui a fait son succès ?

Tout d’abord, je crois que les humains aiment les éléphants. Ensuite, par ce que c’était un de ces rares objets qui avaient la particularité de s’imprimer sans support, sans assemblage avec de multiples pièces mobiles et flexibles. C’était au départ un cadeau pour la Ville de Nantes et plus particulièrement pour l’IRT Jules Vernes dans le cadre de leurs portes ouvertes, mais sa popularité a rapidement explosé quand le modèle s’est retrouvé sur Thingiverse. Les Américains en ont raffolé. Il faut noter aussi que près de la moitié des Américains sont républicains et que leur emblème politique est l’éléphant. Je ne sais pas si c’est relié, mais en cette période électorale, le fichier de l’éléphant affiche une erreur 404 sur Thingiverse… Je devrais modéliser un âne (mascotte des démocrates) pour être équitable.

En ce moment, développez-vous des projets personnels ? si oui, quels sont-ils ?

J’ai un nouvel appartement depuis un an et ça me tient assez occupé. Principalement en création de meubles et de luminaires. J’ai aussi un chat depuis 6 mois donc je crois que la conception d’un arbre à chat digne de ce nom va s’imposer. Sinon, je suis assez opportuniste avec les évènements du quotidien. Dès le début de la crise, j’ai pris les armes, comme des milliers de Makers, pour fournir et tester des modèles qui pourraient être utiles à combattre l’épidémie. J’en même fait un article. Des fois un élément de l’actualité me donne une idée, alors je l’exécute, comme pour le collier en hommage Ruth Bader Ginsberg, le week-end de son décès.

Jean-Marc Méléard
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