Retour sur les Utopiales – Festival international de science-fiction !

C’est à la Cité des Congrès de Nantes que s’est tenue la 18e édition des Utopiales — Festival international de science-fiction. Ce rendez-vous incontournable a réuni du 1er au 6 novembre, de nombreux scientifiques, auteurs, artistes, et intervenants, d’horizons très divers qui réfléchissent aux transformations de notre monde et envisagent la science-fiction comme une pédagogie du réel. Avec pour thème cette année « le temps », la programmation du festival s’est déclinée en quatre grands axes : voyage dans le temps ; temps modifié, modelé ; temps prédits, à venir ; la fin des temps.

Une programmation à la hauteur de l’événement. Littérature, sciences, bande dessinée, cinéma, expositions, arts plastiques, musiques, jeux de rôle, jeux vidéos, spectacles et cosplay ont permis à chacune et chacun de trouver son bonheur et de rencontrer le mode d’expression qui lui correspond.

Rythmé par les rencontres et les tables rondes, la littérature et les sciences, il y en avait pour tous les goûts. Peut-on voyager dans le temps ? « Depuis Wells et sa Machine à explorer le temps, le voyage dans le temps reste un grand pourvoyeur d’histoires extraordinaires. Sera-t-il possible un jour de divaguer à travers siècles et millénaires ? Quels moyens techniques et quelles théories scientifiques cela impliquerait-il ? Quelles réponses la science peut-elle nous apporter aujourd’hui ? » était la conférence que présentait Roland Lehoucq (astrophysicien, écrivain et Président des Utopiales) en ouverture du festival ! Le temps est-il une illusion ? « Notre conception du temps, ce présent duquel nous nous rappelons le passé et anticipons l’avenir, n’est pas une donnée mesurée par la physique qui est incapable de « localiser le présent ». Il existe une divergence entre perception du temps et conception par la science. Illustration de cette dichotomie par la philosophie et l’astrophysique », telle est la question abordée par Marc Lachièze-Rey et Étienne Klein. La terre sans humanité ? « La ville de Tchernobyl est désormais désertée, pourtant la vie ne l’a pas quittée au milieu du béton effondré et de la radioactivité. Du jour au lendemain, l’humanité pourrait bien rejoindre les dinosaures dans les poubelles de l’évolution. Que deviendraient nos réalisations architecturales, industrielles ou artistiques si nous disparaissions ? Qu’en penseraient les archéologues extraterrestres du futur ? », un sujet passionnant auxquels Valérie L’Hostis et Alain Musset ont tenté de répondre.

Le cinéma et les longs-métrages étaient à l’honneur de cette 18e édition avec pas moins de neuf films en compétitions : HOSTILE (Mathieu Turi, France || 2017 || 83’) ; ADAY (Sun-ho Cho, Corée du Sud || 2017 || 90’) ; PROJECT ITOH 3 : GENOCIDAL ORGAN (Shukou Murase, Japon || 2017 || 114’) ; BLACK HOLLOW CAGE (Sadrac González-Perellón, Espagne || 2017 || 105’) ; ATTRACTION (Fedor Bondartchuk, Russie || 2017 || 125’) ; JOJO’S BIZARRE ADVENTURE Diamond Is Unbreakable Chapter 1 (Takashi Miike, Japon || 2017 || 119’) ; SALYUT 7 (Dmitry Kiselev et Klim Shipenko Russie || 2017 || 119’) ; LE DEMON DE LAPLACE (Giordano Giulivi, Italie || 2016 || 97’) ; COLD SKIN (Xavier Gens, France, Espagne || 2017 || 107’).

Courts-métrages, séances spéciales, documentaires et rétrospectives étaient également à l’affiche. On pouvait entre autres voir, revoir ou découvrir : BLACK HOLES : HOW EMBARRASSING TO BE HUMAN (David & Laurent Nicolas, France || 2017 || 12’) ; GREEN LIGHT (Seongmin Kim, Corée du sud || 2017 || 16’) ; VOYAGERS (Collectif, France || 2017 || 7’30) ; JUNK HEAD (Takehide Hori, Japon || 2017 || 115) ; PHOTON (Norman Leto, Pologne || 2017 || 107’) ; ETERNAL SUNSHINE OF THE SPOTLESS MIND (Michel Gondry, États-Unis || 2004 || 108’) ; MULHOLLAND DRIVE (David Lynch, États-Unis || 2001 || 146’).

Côté exposition, nos yeux s’en souviennent ! Laurent Durieux, graphiste et créateur de l’affiche de cette 18e édition du festival, présentait son travail remarquable à travers diverses affiches de films qu’il a réalisés. À CORPS PARFAIT ? L’homme répare, remanie, augmente « Des temps anciens du Néolithique jusqu’à aujourd’hui, l’être humain s’est toujours engagé à améliorer son état de santé, son bien-être et son mieux-être. L’exposition révélait ce que la médecine et la recherche médicale ont permis, permettent et promettent pour réparer le corps ». LA TRAM’ DU TEMPS (M. LABAT, D. VAUTE, J. GUÉGUEN, T. DRIEU) « La Tram’ du temps bouscule les idées reçues sur la préhistoire et l’échelle du temps. L’Histoire humaine n’est qu’une goutte d’eau à l’échelle de la planète ! ». VR2PLANETS, troisième acte, FRANÇOIS CIVET, mars en réalité virtuelle ! « Le projet VR2Planets, issu des travaux de recherches du laboratoire de Planétologie et Géodynamique de Nantes, proposait une visite virtuelle de la planète Mars à partir d’outils de visualisation immersifs permettant de découvrir la diversité des paysages martiens ». LE MANEGE A RYTHMES, GAËTAN CIEPLICKI « Le Manège à rythmes est une installation interactive, ludique et intuitive, utilisant l’électronique et la mécanique pour créer des sons. Cette installation créée par un bidouilleur passionné était mise à disposition du public qui pouvait s’adonner à la création de boucles rythmiques, tout en partageant un moment de création musicale ». GALACTIK BRICKS 2, LEGONIZATION « Exposition participative et évolutive en briques LEGO®, proposé par DaBrick, avec le soutien de Métalobil, de Gleech et de l’association Brickouest ».

Les amateurs de jeux en tout genre étaient ravis. Le pôle ludique faisait coexister jeux de rôle, de plateau, cartes, figurines, Jeux grandeur nature… Le public pouvait les découvrir et les tester grâce à la présence d’une centaine d’animateurs qui accompagnait novices et experts dans les univers de leur choix. C’était aussi l’occasion de découvrir les dernières nouveautés et autres créations des maisons d’édition et d’aller à la rencontre des auteurs.

Que serait la science-fiction sans les jeux vidéo ? Pour l’occasion, plusieurs studios étaient présents (Mi-clos Studio, Amplitude, Atlangames, Bishop Games (Québec), Chainsawesome Games (Québec), Parabole (Québec), Sabotage Studio (Québec), Wako Factory, Eode, Termites Factory, Endroad, Almost Games) et proposaient des rencontres et tables rondes sur des sujets différents tels que : Le jeu vidéo – le temps de la création « Séance interactive de questions/réponses avec des professionnels du jeu vidéo ». Narration procédurale quand le joueur écrit l’histoire « La narration procédurale propose au joueur d’être le moteur du récit, d’en impulser le tempo et la direction. Mais comment raconter des histoires passionnantes de cette façon, des histoires qui seraient à chaque fois différentes, toutes uniques ? ».

Des animations jeunesse au cœur de l’événement avec Naoned Project 2117 « Imaginons notre ville dans 100 ans. Réalisation d’une maquette interactive où les participants pouvaient bâtir, développer et créer la cité nouvelle. Des éléments en 3D étaient disponibles, dont certains motorisés, pour imaginer la place des habitants, des infrastructures, des transports et de l’utilisation du temps et des espaces ». Rétrogaming et réalité virtuelle « Les animateurs multi média de l’Accoord proposaient un mini Nantes Accoord Games Week avec des espaces de jeux vidéo sur le thème du temps. Les visiteurs pouvaient ainsi partager des moments conviviaux sur des consoles rétro ou futuristes, mais également manipuler le temps, le contrôler ou le défier en désamorçant une bombe en réalité virtuelle ».

Les scolaires aux Utopiales ! Réservée aux classes accompagnées de leurs professeurs et sur inscription préalable, une demi-journée s’adressant à tous les âges, de l’école primaire jusqu’au lycée leur était dédié ou rencontres, projections et expositions étaient au programme.

L’univers du Manga-Tan et du Cosplay ! En partenariat avec la Tan, la 11e journée Manga-Tan offrait au public une table ronde : 100 ans d’héroïnes dans les animés « 2017 marque les 100 ans de l’animation japonaise. Une table ronde était organisée pour regarder l’évolution du traitement de ces personnages qui ont marqué et marquent encore l’animation japonaise : les héroïnes. De la jeune fille Magical Girl à l’amie d’enfance en passant par la guerrière solitaire et mystérieuse, une occasion pour décortiquer les stéréotypes et remanier les personnages et leurs évolutions dans leurs contextes ». Le concours de Cosplay « Les Utopiales organisait, en collaboration avec l’association Brigade SOS francophone ainsi que l’association Forum Thalie, un après-midi dédié à la culture asiatique, avec notamment un concours de Cosplay, qui consiste à se costumer en personnage de manga, dessin animé ou jeu vidéo à l’occasion de manifestations dédiées à la bande dessinée, à la culture asiatique ou à la science-fiction. Il s’agissait non seulement de créer un costume le plus fidèle possible à l’original, mais également de se glisser dans la peau du personnage en lui donnant vie lors d’un passage sur scène. Cette pratique connaît un succès phénoménal au Japon, qui organise même un concours mondial chaque été, le World Cosplay Summit ».

Cette 18e édition des Utopiales est maintenant terminée, et ne nous a pas laissés indifférents tant la programmation était riche en découverte et questionnement. Ce voyage à travers le temps, au pays de l’imaginaire et de la science-fiction nous laisse à penser que tout est possible ou presque. Rendez-vous l’année prochaine pour la 19e édition !

Jean-Marc Méléard
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