Portrait de Makers #34 > Gilles Gonon

Chercheur développeur passionné par le creative coding, mais aussi Maker et musicien, Gilles Gonon est curieux d’innovation et de rencontres humaines, et s’intéresse à toutes les disciplines. Inventeur du Gueulomaton, et maître incontesté du cri, ce quadragénaire créatif  aux compétences multiples regorge d’idées. Gilles sera présent à Tech Inn’Vitré du 1er au 3 mars, l’occasion pour vous de venir gueuler, car le cri c’est la vie, et ça donne la banane !

– Qui êtes-vous ?

Gilles Gonon, quadragénaire touche-à-tout et curieux de la vie sous toutes ses formes.
Passionné par les sciences, avec un gros background mathématique et informatique.
Je suis aussi passionné de musique que je pratique avec assiduité.

– Vous êtes actuellement responsable technique DATA chez Acsystème. Quel a été votre parcours, et en quoi consiste votre travail ?

J’ai eu un parcours académique assez riche, école d’ingénieur en électronique, DEA d’acoustique et thèse en traitement du signal, et j’ai ainsi travaillé 11 ans à l’université. En parallèle je faisais à l’époque beaucoup de musique hésitant à tenter l’intermittence.
En 2003, j’ai passé 6 mois en Amérique du Sud, travaillant pour l’ONG Takiwasi, et cette expérience a changé radicalement ma vision du monde vers quelque chose d’organiquement connecté, au-delà de ce que toutes les technologies peuvent nous offrir.

*En rentrant, j’ai travaillé quelques années à l’INRIA Rennes sur la reconnaissance du locuteur ainsi que sur la médiation scientifique avec la réalisation de quelques démonstrateurs présentés notamment à la cité des sciences à Paris.
J’ai ensuite posé mes valises à Acsystème il y a 9 ans, un bureau d’étude qui grandit et où j’anime aujourd’hui l’expertise sur des projets très variés de traitements des données et d’optimisation.

Ce qui me plait dans ce travail c’est la variété des métiers pour lesquels j’apporte une expertise : l’automobile sur les véhicules autonomes ou l’amélioration du diagnostic moteur (la fameuse valise du garagiste), la construction pour le suivi de chantier par traitement d’images, la maintenance prédictive pour différents constructeurs de machines, la palettisation hétérogène pour la logistique, l’analyse d’usure des pneus pour un constructeur français, la validation sous contrainte de fabrication de tubes pour l’aéronautique, la banque sur l’optimisation des calculs de fonds propres, ou encore la reconnaissance de poisson à la criée de Lorient !

– Vous avez créé Le Gueulomaton, c’est quoi ?

C’est une machine un peu folle, un pied de nez à la multitude de photobooths existants et à l’appétence Instagramesque du monde pour les autoportraits.
C’est un photobooth où la photo est déclenchée par le cri, avec un seuil sonore à dépasser. Les photos et les cris sont enregistrés et mis en ligne, presque 8000 à ce jour, pour le plus grand bonheur des participants.

– Comment vous ait venue l’idée d’un tel projet ?

À la genèse du Gueulomaton, il y a pas mal de colère refoulée et l’absence de « défouloir » public pour s’en défaire.
J’ai ensuite imaginé pas mal de scénarios pour amener les gens à gueuler un bon coup …
C’est finalement pour la simplicité de la solution et l’engouement général pour les photobooths qui m’a donné envie de donner cette forme à l’idée.

– Quelles difficultés avez-vous rencontrées lors de la fabrication du Gueulomaton ?

J’ai développé ce projet seul, souvent la nuit, à part la décoration de la cabine qui a été faite par une amie graphiste, Anne-Claire Macé.
La principale difficulté a été de dégager du temps pour avancer sur le projet. C’est la demande qui m’a guidée sur ce projet, car quand j’ai
fait la première cabine je n’avais pas prémédité un tel enthousiasme du public !
Il y a aussi la construction de la cabine avec des contraintes de présentation publique (matériaux ignifugés, insonorisation, sécurité).
J’en ai fait 3 versions, la dernière est un peu lourde, mais offre un bon compromis.

– Que représente pour vous le mouvement des Makers ?

C’est vraiment via le Gueulomaton que j’ai pris mesure de l’intérêt du mouvement Maker. Quand j’ai présenté le Gueulomaton à la Mini Maker Faire de- Malo en 2014, j’ai découvert un monde de gens enthousiastes dans l’échange. C’est avant tout pour moi un mouvement participatif où chacun y va de son projet qui le plus fou, le plus poétique, le plus technique, le plus utile. Le faire ensemble et le partage des connaissances me semble une vraie réponse face à un monde complètement marchandisé.

– Avez-vous d’autres projets en cours ?

J’ai fait pas mal d’autres variantes de photomatons :
– les bouilles-à-facettes : un photobooth à deux qui génère un gif de la transition.
– un sauto’maton où il faut sauter pour être pris en photo.
– un photobooth de type light-painting.

Je pense aussi fournir l’ensemble de mes projets en open source, mais le temps me manque pour organiser le joyeux bazar de mes codes.

Aujourd’hui, je suis en train de réorienter mes projets vers l’urgence écologique, les lows techs, la permaculture et l’autonomie énergétique.
Je suis pas mal investi dans la vie locale associative de ma ville (Tinténiac, 35) où nous essayons de mobiliser un collectif citoyen sur ces thèmes.

Jean-Marc Méléard
Nous serions ravis de connaître votre avis

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