FabLab manager aux compétences variées, et cofondateur de l’association My Human Kit, Yohann Véron n’en est pas à ses débuts. Depuis le plus jeune âge il est dans LE FAIRE, un terme qui pour lui prend tout son sens ! Passionné de mécanique auto, d’électronique, et de musique assistée par ordinateur, il accompagne aujourd’hui des personnes en situation de handicap à développer leurs projets.
– Qui êtes-vous ?
Je m’appelle Yohann Véron, je suis FabLab Manager pour l’association My Human Kit (MHK).
– Depuis toujours vous êtes passionné d’open source, d’électronique, d’exploration sonore… D’où vous vient cette passion créative ?
Je bricole depuis que je suis petit. J’ai tellement appris grâce aux autres que je me rends compte que c’est en partageant nos savoirs que l’on s’améliore.
Des casseroles, et poëles de ma maman à 8 ans, puis les vélos des copains à 12, les mobylettes des mêmes copains à 15 – 16, leurs voitures à 18, et encore maintenant …
J’ai toujours aimé me servir de mes mains. Mon papa était un mécanicien auto, et avec mes copains on a toujours aimé détourner les objets de leur fonction… par exemple on avait transformé un lave-glace de voiture en distributeur de boissons, créé des parachutes quand on montait dans les bottes de foin … etc.
Du coup quand j’ai découvert l’open source, je me suis dit que c’était fait pour moi !!
Je ne sais pas s’il y a une origine à cette passion créative, si ce n’est les rencontres et les copains …
– Enseignant dans un Lycée technique, vous sensibilisiez les jeunes aux outils numériques à travers des projets. Quelle filière enseignez-vous ?
J’ai été enseignant en mécanique auto, en musique assistée par ordinateur et en électronique. Du coup je pouvais avoir besoin d’expliquer comment on serre une vis, mais aussi comment on programme un Arduino ou comment créer un morceau de musique à l’ordinateur.
Un jour je me suis rendu compte que tout devenait transversal …
La musique devenait des signaux de capteurs de voitures, les Arduino devenaient des calculateurs de lève-vitre ou de radar de recul, la mécanique auto me servait à expliquer les tensions, intensité, etc. avec des exemples concrets que les jeunes pouvaient constatés dans leur voiture en rentrant le soir. Ça avait du sens …
– En 2014, l’association My Human Kit voit le jour. Quel est le but de l’association, et votre rôle en son sein ?
En février 2014 nous avons fondé l’association MHK.
Je fais partie avec Nicolas Huchet et John Lejeune des 3 cofondateurs de MHK, le but de cette association est de réaliser des aides techniques aux handicaps par, pour et avec les personnes concernées.
J’étais le secrétaire.
– En 2017, le 1er Humanlab ouvre à Rennes, permettant ainsi aux gens de se faciliter le quotidien, ainsi que l’entraide des humains les uns avec les autres. Qui utilisent ce lieu, quels sont leurs profils ?
La société civile utilise le lieu, c’est ouvert et gratuit, il y a donc tous les profils, ce sont en général des gens en situation de handicap qui cherchent à se faciliter le quotidien avec des aides techniques open source.
– Quels sont les objectifs de l’association MHK dans les mois à venir ?
Continuer ce qu’elle a commencé 🙂
Pour cela nous avons des gros projets qui avancent, Trotti Wheel, Flair …
Et il nous faut aussi célébrer les personnes qui portent des projets en réalisant un petit film pour montrer leur projet fini qu’ils utilisent depuis quelques mois.
Aussi nous allons commencer un rapprochement avec le CD35 pour intervenir dans les collèges, en réalisant des aides techniques et en acculturant les collèges (Profs, Eleves, CPE, principaux…)
– Si vous deviez choisir un projet développé avec MHK qui vous tient à cœur, quel serait-il ?
Je choisirais le Trotti Wheel, car c’est avec un moteur électrique (on ne se refait pas), il y a de la mécanique et de nombreuses personnes qui ont vu le projet nous le demandent …
Donc il répond vraiment à un besoin !!
