Portrait de Maker #172 : Jean-François Devaux

Jean-François Devaux, alias Kie, est un artiste et animateur passionné qui allie créativité, écologie et engagement solidaire. Ancien animateur auprès de publics variés, il a transformé son expérience en une démarche artistique unique, partageant son univers à travers sa chaîne Twitch Kie Creator. Il y présente des créations écoresponsables, comme sa marque de papeterie durable K-ahier, et valorise les matériaux recyclés dans des œuvres originales. Soutenant l’association Rêves, Kie intègre la solidarité à ses projets. Ses ateliers et innovations témoignent d’un engagement fort pour un art accessible et porteur de sens.

Qui es-tu ?

Je suis Jean-François Devaux, artiste, créatif et animateur. J’ai commencé à me faire connaître sous le pseudonyme Kie, un nom qui reflète mon univers artistique et qui est étroitement lié à ma chaîne Twitch Kie Creator. Cette plateforme est pour moi un espace de partage où je présente mes avancées sur les différentes créations, échange avec ma communauté, et invite à découvrir des projets qui allient art, innovation et durabilité.

Mon engagement va bien au-delà de la simple création artistique. Je suis profondément attaché à des valeurs humaines et solidaires, et cela se traduit notamment par mon partenariat avec l’association Rêves. Chaque projet, comme ma marque de papeterie durable K-ahier, intègre une dimension solidaire en soutenant cette organisation qui réalise les rêves d’enfants gravement malades.

Pour moi, être Kie, ce n’est pas seulement créer, c’est aussi transmettre des valeurs, sensibiliser à l’écologie, et contribuer, à ma manière, à des causes qui me tiennent à cœur.

Peux-tu nous raconter ton parcours et nous dire comment est née l’aventure Kie Creator, qui allie créativité et engagement écologique ?

Mon parcours a été tout sauf linéaire. Que ce soit à l’école ou dans ma vie professionnelle, j’ai souvent eu du mal à trouver ma place. Toutefois, le métier d’animateur, que j’ai exercé dans des contextes variés – de l’encadrement de jeunes adultes à l’accompagnement de personnes en situation de handicap – m’a offert un terrain d’épanouissement. Cette expérience m’a permis d’exprimer mon imagination, de cultiver ma créativité et de partager ma passion pour différents domaines artistiques tels que la photographie, la réalisation de vidéos, l’infographie et de nombreuses activités manuelles.

Parallèlement, mon attrait pour les outils numériques et les nouvelles technologies s’est affirmé. J’ai commencé par l’impression 3D, puis redécouvert la peinture de figurines, une passion née de mon intérêt pour les jeux de société. Ces activités ont non seulement enrichi mon savoir-faire technique et artistique, mais aussi réveillé un profond désir de créer autrement.

Début 2022, après avoir traversé des moments de remise en question personnelle, j’ai choisi de faire une pause pour réévaluer mes priorités – peut-être une forme de « crise de la quarantaine ». C’est à ce moment-là que j’ai décidé de laisser libre cours à mes envies, en mettant la création au centre de ma vie. L’idée de lancer une chaîne YouTube me trottait déjà dans la tête, et en cherchant un pseudonyme qui me correspondrait, une proche m’a suggéré KKIE, en référence aux initiales des prénoms de mes enfants. Finalement, pour simplifier, j’ai conservé un seul K, bien que les deux soient présents dans mon logo.

Ce projet de chaîne YouTube s’est transformé en une aventure sur Twitch, où j’ai pu partager mon savoir-faire, ma créativité mais aussi apprendre avec ma communauté. C’est de là qu’est née ma micro-entreprise : Kie Creator.

Avec Kie Creator, je souhaite donner un sens plus profond à mes créations. Mon objectif est de transformer des matériaux recyclés ou responsables en œuvres uniques et accessibles. Ce projet ne se limite pas à la création d’objets : il représente également un engagement fort, mêlant partage de savoir-faire et sensibilisation à l’écologie. Mon ambition est de prouver qu’il est possible de concilier art, innovation et valeurs éthiques. Je m’efforce ainsi de proposer des créations accessibles à tous, tant en termes de réalisation que de coût, tout en respectant l’environnement et en répondant aux besoins esthétiques et pratiques de chacun.

Que représente pour toi le mouvement des Makers ?

Pour moi, le mouvement des Makers est avant tout une célébration de la créativité, de l’innovation et du partage. C’est une communauté vivante et inclusive où chacun peut apprendre, transmettre son savoir et repousser les limites de l’imagination. Ce mouvement incarne également des valeurs fortes qui me tiennent à cœur : la production locale, durable et sur mesure. Il reflète une manière de créer plus responsable et accessible, en mettant l’accent sur l’humain, le savoir-faire et le respect de l’environnement – des principes qui résonnent pleinement avec ma démarche et mon travail au quotidien.

Ton univers artistique repose largement sur la technologie moderne, comme la découpe laser. Qu’est-ce qui t’a attiré vers ces outils et comment les intègres-tu dans tes créations ?

Les outils numériques tels que la découpe laser, la fraiseuse numérique ou encore l’impression 3D sont devenus pour moi les nouvelles pièces maîtresses de l’atelier, aux côtés des outils traditionnels. Ils offrent une combinaison fascinante de précision extrême et de liberté créative. Ce qui m’a immédiatement captivé, c’est leur capacité à matérialiser des idées complexes tout en permettant de travailler avec une multitude de matériaux, notamment le bois, le carton et le papier.

Dans mes projets, je les utilise lorsque l’idée ou le concept est bien abouti dans mon esprit. Ces outils me permettent de mettre en valeur les textures, les couleurs et les propriétés uniques de chaque matière, que ce soit à travers mes tableaux artistiques, mes cahiers personnalisés, mes réalisations en impression 3D ou encore mes kits créatifs KreaBox, qui sont à venir.

De plus, ils m’aident à optimiser l’utilisation des matériaux en réduisant les chutes, limitant ainsi le gaspillage. Cet aspect est essentiel pour moi, car il reflète mon engagement à allier création et respect de l’environnement.

Comment as-tu imaginé les tableaux en bois et les bombes de peinture décorées avec des univers comme les mangas, BD et autres, qui rendent l’art accessible tout en valorisant des matériaux responsables ? Quel a été l’accueil du public pour ces créations ?

Les tableaux en bois et les bombes de peinture recyclées sont nés de mon envie de redonner vie à des livres et mangas destinés à être jetés. Mon objectif était de trouver une manière créative de les valoriser tout en offrant une approche accessible, même pour les plus jeunes. J’ai voulu créer des œuvres simples, ludiques et accessibles qui permettent à chacun de découvrir et d’exprimer sa créativité. En intégrant des mangas, mais aussi d’autres imprimés comme des journaux de Mickey, j’ai pu allier originalité et engagement écologique grâce au recyclage. L’ajout de silhouettes en bois découpées au laser sur les toiles apporte une dimension unique et artistique, tout en mettant en avant des matériaux responsables.

L’accueil du public a été particulièrement positif, que ce soit lors des événements, des sessions en live sur Twitch ou des ateliers que j’anime. Les gens sont non seulement attirés par l’esthétique et l’originalité de ces créations, mais aussi par le message écologique qu’elles véhiculent. Ces retours m’encouragent à poursuivre cette démarche et à continuer d’explorer de nouvelles façons de fusionner art, créativité et respect de l’environnement.

Crédit photo @papy_baiken

K-ahier, tu proposes une solution innovante autour de la papeterie durable. Comment ce projet s’intègre-t-il dans ta démarche globale, et quels sont tes objectifs pour l’avenir de cette initiative ?

K-ahier est une marque que je viens de lancer, et elle s’intègre parfaitement dans ma démarche artistique et écoresponsable. Les cahiers rechargeables, fabriqués à partir de bois provenant de sources contrôlées, reflètent mon engagement envers la durabilité tout en offrant une alternative écologique à la papeterie traditionnelle. À l’avenir, je souhaite étendre cette gamme en proposant des recharges, des agendas, des sets de couvertures interchangeables, ainsi que des marque-pages réalisés à partir de mangas recyclés ou d’autres matériaux récupérés.

Un aspect fondamental de ce projet est sa dimension humaine : c’est pourquoi j’ai signé une convention avec l’association Rêves. À chaque vente d’un cahier ou futur agenda, une partie des recettes sera reversée à l’association pour financer le projet d’un enfant que je choisirai de soutenir. Ce partenariat vient renforcer l’impact social de l’initiative tout en consolidant son engagement environnemental et solidaire, créant ainsi un projet durable, éthique et humain.

L’animation d’ateliers semble être une partie importante de ton activité. Qu’aimes-tu dans ces moments de transmission, et comment ces expériences enrichissent-elles ton travail en tant que Maker ?

L’un des aspects que j’apprécie le plus dans l’animation d’ateliers est la dimension humaine et pédagogique qu’elle implique. Transmettre mon savoir-faire et ma passion pour la création est non seulement une manière de partager mon expérience, mais aussi une occasion d’inspirer les autres à explorer leur propre potentiel créatif. Ce qui me plaît particulièrement, c’est de pouvoir adapter mon discours et mes méthodes en fonction des besoins et des niveaux des participants, qu’ils soient enfants ou adultes, débutants ou plus expérimentés.

Les ateliers sont des moments d’échange riches, où je peux observer les différentes manières dont les participants interprètent les techniques que je leur transmets. Leurs idées, leurs questionnements et leurs retours me poussent à remettre en question ma propre approche et à la rendre encore plus accessible et compréhensible. Cela me permet également de simplifier certaines étapes ou, au contraire, d’approfondir certains aspects techniques pour rendre l’expérience plus stimulante.

Cette dynamique de transmission enrichit mon travail en tant que Maker, car elle m’oblige à voir mes créations sous un autre angle, en fonction des réactions des participants. Par exemple, certaines questions peuvent m’inciter à explorer de nouvelles méthodes de fabrication ou à intégrer des éléments que je n’avais pas envisagés auparavant. Cela me pousse à innover constamment, à expérimenter et à adapter mes créations pour qu’elles soient toujours plus engageantes, accessibles et pertinentes.

En somme, l’animation d’ateliers me permet de grandir en tant que créateur tout en contribuant à la croissance de chacun des participants. C’est une expérience enrichissante qui nourrit à la fois ma pratique et ma vision du partage artistique.

Tes créations mêlent esthétique, écologie et partage. Quels sont les défis que tu rencontres pour maintenir cet équilibre dans ton travail au quotidien ?

L’un des plus grands défis que je rencontre au quotidien est la recherche de matériaux de qualité qui respectent mes valeurs écologiques, tout en restant accessibles en termes de coût. En tant qu’artiste engagé, il est essentiel pour moi de m’assurer que chaque élément de mes créations, qu’il s’agisse de bois recyclé, de papier ou d’autres matériaux, provienne de sources responsables. Cependant, la disponibilité de ces matériaux et leur coût peuvent parfois représenter un obstacle, car les solutions durables ne sont pas toujours aussi faciles à se procurer ou aussi abordables que les options traditionnelles.

Un autre défi majeur est de trouver constamment des moyens d’innover pour garder mes créations originales et captivantes, tout en respectant mon engagement écologique. L’art, pour moi, doit non seulement être esthétique, mais aussi porteur de sens. Créer des œuvres qui résonnent avec les gens, qui suscitent une émotion tout en véhiculant un message écoresponsable, demande une constante réflexion et recherche. Il faut aussi savoir s’adapter aux tendances et aux attentes d’un public qui évolue, tout en restant fidèle à ses principes.

Enfin, maintenir cet équilibre entre écologie, esthétique et partage demande une gestion constante du temps et des ressources. Il est important de ne pas se laisser submerger par les aspects logistiques de la production, tout en s’assurant que chaque création reste fidèle à la vision initiale : une œuvre à la fois belle, utile et respectueuse de l’environnement.

Cependant, ces défis représentent également de grandes opportunités. Ils m’obligent à repousser mes limites, à me réinventer et à trouver des solutions novatrices. Cela me permet de grandir, non seulement en tant qu’artiste, mais aussi en tant qu’entrepreneur. Chaque obstacle surmonté m’apporte de nouvelles compétences, et chaque problème résolu renforce l’impact de mes créations, tant sur le plan écologique que sur le plan humain. C’est une dynamique qui me pousse à me dépasser et à créer des œuvres toujours plus engageantes, durables et significatives.

En juin prochain, tu participeras pour la deuxième année consécutive au Nantes Maker Campus. Qu’espères-tu partager ou découvrir lors de cet événement ?

Le Nantes Maker Campus est un événement clé dans le monde des créateurs et des Makers, et y participer pour la deuxième année consécutive est une occasion précieuse de continuer à nourrir ma passion pour l’innovation et la création. Lors de cet événement, j’espère pouvoir partager mes dernières créations, en particulier celles qui mêlent écologie, art et technologie. Ce sera l’occasion de montrer l’évolution de mon travail, que ce soit à travers mes projets d’art recyclé ou mes solutions de papeterie durable avec K-ahier. J’attends avec impatience les retours des visiteurs, des créateurs et des professionnels qui, je l’espère, pourront m’apporter de nouvelles perspectives et idées pour enrichir ma démarche.

En parallèle, je souhaite aussi découvrir les dernières innovations dans le domaine des Makers. Le Nantes Maker Campus regorge de talents et d’idées qui, j’en suis sûr, m’inspireront et m’aideront à repousser les limites de ce que je peux réaliser, tant sur le plan technique qu’artistique. L’échange avec d’autres créateurs, la découverte de nouvelles technologies et matériaux, ainsi que l’observation de la façon dont d’autres artistes et Makers allient créativité et durabilité, sont des moments que je privilégie.

Ces rencontres me permettront de nourrir mon projet et de m’ouvrir à de nouvelles collaborations ou approches. En somme, cet événement est une véritable plateforme de partage et de découverte, et je suis impatient de vivre cette nouvelle édition, d’y apporter ma contribution et d’en ressortir encore plus enrichi.

Quels sont tes projets à venir pour Kie Creator et K-ahier ? Envisages-tu de développer de nouvelles initiatives ou collaborations dans les mois à venir ?

Mon objectif principal est de me libérer de mon poste d’animateur actuel afin de me consacrer entièrement à mon activité.

Pour Kie Creator, et en complément de mes créations actuelles, mon objectif est de bâtir un univers unique en développant et lançant une collection d’Art Toys. Ces créations me permettront d’explorer de nouvelles formes d’expression artistique tout en offrant des expériences créatives inédites et captivantes aux passionnés.

Parallèlement, je souhaite proposer des kits de création conçus pour stimuler l’imagination. Ces box incluront des activités de peinture adaptées à tous les âges et couvriront une grande variété de thèmes. Mon ambition est de continuer à offrir des produits innovants, pratiques et accessibles, en répondant aux attentes d’un public créatif et curieux.

Pour K-ahier, mon objectif principal est de faire connaître la marque à un public toujours plus large, tout en restant fidèle à mes engagements écologiques et solidaires. Je souhaite rendre la papeterie durable accessible à tous, en proposant des produits adaptés aux besoins des entreprises, des écoles et des particuliers.

Je prévois également de renforcer et d’approfondir mon partenariat avec l’association Rêves, en soutenant des initiatives ayant un impact concret et positif sur les projets d’enfants.

Que ce soit pour Kie Creator ou K-ahier, je souhaite explorer des collaborations avec des artistes partageant mes valeurs éthiques. Cela me permettra de renforcer l’aspect humain et solidaire de mes projets, tout en restant aligné avec mes engagements. Je reste également ouvert à toute collaboration dans les domaines de l’art, de la technologie ou de l’écologie. Mon ambition est de continuer à enrichir mes initiatives en proposant des projets qui allient créativité, durabilité et engagement humain.

Comme vous pouvez le constater, je pourrais parler pendant des heures de mes activités, de mes créations et de mes projets !

Pour en découvrir davantage et échanger directement avec moi, je vous invite à venir me rencontrer lors d’événements comme le Nantes Maker Campus ou sur ma chaîne Twitch, où je partage régulièrement mon univers créatif.

Au plaisir d’échanger avec vous et de continuer à faire vivre ces passions ensemble !

Jean-Marc Méléard
Nous serions ravis de connaître votre avis

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