Chris Kellogg est le directeur de la programmation pour KEXP, une station de radio publique à but non lucratif basée à Seattle, Washington. Il est responsable du développement et de la gestion de la programmation musicale de la station, notamment des spectacles en direct, des émissions spéciales et des interviews d’artistes émergents et établis.
Qui es-tu ?
Chris Kellogg, directeur de la programmation de KEXP.
KEXP est une radio basée à Seattle. Peux-tu nous en dire plus sur KEXP, quelle est sa particularité, qu’est-ce qui la rend différente des autres radios ?
Je pense que l’une des choses qui rend KEXP différent des autres radios est que nous ne nous considérons pas seulement comme une station de radio. KEXP est une communauté internationale d’amoureux de la musique et de créateurs de musique, et une organisation à but non lucratif qui encourage les relations et le développement de la communauté par le biais d’expériences musicales diffusées, en ligne et en personne.
Depuis sa création à l’Université de Washington en 1972, KEXP s’est attaché à promouvoir la musique du monde entier, à travers les époques, les styles et les traditions. KEXP exploite l’une des stations de radio musicale les plus influentes au monde, soutenue par les auditeurs, diffusée sur 90.3 KEXP-FM, Seattle, et par le biais de notre site Web et de nos applications mobiles.
Sur la chaîne YouTube de KEXP, nos sessions Live on KEXP, de renommée mondiale, présentent des performances exclusives en studio et des interviews d’artistes émergents et établis. Depuis une installation publique au Seattle Center, KEXP produit chaque année des centaines de spectacles et d’événements musicaux en direct, dont beaucoup sont ouverts gratuitement au public.
Notre communauté est alimentée par le soutien des donateurs individuels, des bénévoles, des entreprises, des entreprises et des fondations, ainsi que par les financements des gouvernements locaux, régionaux et fédéraux. Plus de 30 000 amateurs de musique soutiennent KEXP par le biais de contributions financières, et des centaines de bénévoles donnent de leur temps et de leur expertise pour servir notre mission.
La mission de KEXP est d’enrichir votre vie en défendant la musique et la découverte. Notre vision est celle d’un monde connecté et compatissant qui embrasse la curiosité et l’amour partagé de la musique.
Cela fait maintenant 15 ans que tu travailles pour KEXP. Quel a été ton parcours professionnel, étais-tu destiné à travailler dans l’industrie musicale ?
J’aime la musique depuis aussi longtemps que je m’en souvienne, l’écoute d’une variété de musique a toujours été encouragée dans ma maison en grandissant. Lorsque j’étais adolescent, je savais que je voulais travailler dans le domaine de la musique, mais je ne savais pas comment.
Pendant un certain temps, j’ai pensé que je serais avocat et que je travaillerais dans l’industrie en pratiquant le droit, mais j’ai réalisé que ce n’était pas la voie à suivre pour moi. Enfant et jeune adulte, j’adorais la radio, et lorsque je me suis impliqué dans la station de radio de mon université, j’ai su que c’était la voie que je voulais suivre. Mais je ne voulais pas seulement faire de la radio, je voulais travailler pour KEXP, mon objectif depuis l’âge de 19 ans environ.
Je savais que c’était le seul endroit où je voulais être, une station vraiment unique où les DJ choisissaient la musique et où je découvrais toujours quelque chose de nouveau. J’ai travaillé dans quelques stations commerciales de Seattle, principalement comme animateur, avant d’être engagé comme producteur pour KEXP. C’était en 2008, et toutes les années, j’ai acquis plus de responsabilités et assumé différentes tâches jusqu’à ce que j’atteigne mon rôle actuel de chef de la programmation.
Depuis 2020 et après plusieurs postes au sein de KEXP, tu es désormais directeur de la programmation à temps plein. Peux-tu nous parler de ton expérience chez KEXP et nous expliquer en quoi consiste ton travail ?
J’ai deux objectifs principaux dans mon rôle au KEXP. D’une part, continuer à mener la vision programmatique (ou créative) de notre organisation. L’autre est de conduire notre approche pour atteindre et fidéliser le public, ce qui dans mon rôle signifie vraiment s’assurer que notre public a une bonne expérience avec notre programmation et travailler avec d’autres personnes à travers KEXP sur la façon d’optimiser l’expérience qu’ils ont.
Avant d’occuper ce poste, mon expérience a été variée : producteur, directeur de production, directeur des opérations, directeur des opérations et directeur du groupe de programmation. Chacun de ces rôles m’a permis d’assumer plus de responsabilités et d’en apprendre davantage sur l’entreprise, au sein et au-delà de nos services créatifs. Je pense que toutes ces expériences ont contribué à me donner les outils nécessaires pour réussir dans le rôle de direction que j’occupe maintenant.
KEXP est connu dans le monde entier pour la qualité de ses vidéos live. Quels sont les ingrédients magiques d’une vidéo réussie ?
Je pense que la magie de nos vidéos réside depuis longtemps dans notre engagement en faveur de la qualité et de la défense de l’artiste et de son art du mieux que nous pouvons. Notre production de contenu à KEXP a évolué au fil du temps, mais cette recherche et cet engagement de qualité ont toujours été primordiaux, tant sur le plan audio que visuel.
Beaucoup d’artistes rêvent d’être invités à se produire sur la scène de KEXP. Comment choisissez-vous les groupes, avez-vous des critères bien définis ?
L’une des choses que j’aime le plus dans notre processus de sélection est que nous n’avons pas de critères autres que l’excellence de la musique. Nous n’avons pas de processus précis ni de liste de contrôle. Nos choix sont toujours le fruit d’une conversation entre les membres de l’équipe. Cheryl Waters est responsable en dernier ressort des sessions que nous choisissons pour Live on KEXP et elle est constamment en contact avec notre personnel pour prendre les décisions finales.
Pour les Trans Musicales de cette année, le booking a été effectué par moi-même, Jim Beckmann, responsable vidéo de KEXP, et Morgan Chosnyk, directeur du groupe de programmation de KEXP et DJ. Nous avons tous écouté chaque artiste, nous avons donné nos notes individuelles, puis nous avons discuté de ceux que nous voulions défendre le plus. Nous sommes toujours attentifs à la variété des styles musicaux, et nous regardons toujours la représentation de la race, du genre et de l’intersectionnalité.
Depuis 2016 et pour notre plus grand plaisir, KEXP est partenaire des Transmusicales de Rennes. Que représente ce festival pour toi et quel est l’intérêt pour KEXP de venir en France ?
Les Trans Musicales ont une telle réputation incroyable pour réserver de nouveaux artistes incroyables. Pour KEXP, cela a été un honneur de s’associer à un festival qui partage notre passion pour la programmation musicale et qui partage également nos valeurs pour soutenir les artistes de partout, quoi qu’il arrive.
Ensemble, je pense que nous avons fourni une expérience vraiment positive et une opportunité incroyable pour un certain nombre d’artistes de se connecter avec un public encore plus large au cours des dernières années de notre partenariat. C’est au cœur de notre mission, et c’est la raison pour laquelle nous continuons à être reconnaissants pour notre partenariat.
La 44ème édition des Trans Musicales de Rennes vient de se terminer et KEXP a enregistré dans la salle de la Cité à Rennes, 16 groupes issus de la programmation. Quel souvenir gardes-tu de cette édition ?
C’était une année incroyable, et pas seulement parce que nous avons pu revenir à notre partenariat pour la première fois depuis 2019. Le line-up de cette année était plus fort que jamais, et les sessions que nous avons enregistrées ensemble à la Salle de la Cité étaient très fortes.
Certains de mes favoris personnels de cette année étaient Vicky Veryno, Danielle Ponder et Seb Martel, mais toutes les sessions étaient excellentes.
Allez-vous dans d’autres pays et festivals ?
Oui, nous nous sommes associés à un certain nombre de festivals aux États-Unis et ailleurs, et nous avons également organisé nos propres spectacles de type festival.
À ce jour, et en regardant au-delà de la France, nous avons fait des activations en Islande, au Mexique, en Argentine, à Londres, au Danemark, en Pologne et au Canada. Nous continuerons à trouver un équilibre entre l’exploitation de notre studio à Seattle et les déplacements dans d’autres régions du monde où l’on fait de la bonne musique.
Jusqu’à présent, combien d’artistes se sont produits sur la scène de KEXP, as-tu un favori ?
Des milliers d’artistes se sont produits sur Live on KEXP, et il est presque impossible d’en choisir un seul ! De nos sessions Trans Musicales, Altın Gün, Fai Baba, Slift et Los Bitchos se distinguent tous. Nous avons eu une session avec le groupe local de Seattle Delvon Lamarr Organ Trio qui est remarquable.
Nous avons fait des sessions l’été dernier au THING Festival avec Mdou Moctar et Katalyst, qui m’ont tous deux époustouflé. Helado Negro était également incroyable à ce même festival. Je n’oublierai jamais le groupe de Thurston Moore, Chelsea Light Moving, qui nous a fait fondre au SXSW. Charles Bradley, Rahim AlHaj, Seu Jorge, ADHD et Kikagaku Moyo se distinguent tous, et il y en a tellement d’autres.
Il y a aussi une session avec The Smile en janvier qui sera sur ma liste. 😊
Quels sont les projets et les ambitions pour KEXP dans les années à venir ?
Nous travaillons sur un projet visant à ramener KEXP au Mexique au début de 2023, ce qui continue d’être une grande priorité pour moi. Et bien sûr, nous espérons faire notre retour à Rennes en décembre !
Nous continuerons à construire des partenariats clés à travers l’Amérique latine dans les années à venir et nous les équilibrerons avec des projets dans d’autres parties du monde en même temps que des activations nationales.
Plus important encore, et comme je l’ai dit plus tôt, nous essaierons toujours de nous rendre dans différentes régions du monde pour tenter de faire le lien entre la grande musique qui est faite et nos publics à travers le monde.
