Portrait de Maker #120 : Jean-Michel Clavelloux

Artiste rêveur et directeur artistique, Jean-Michel Clavelloux alias Juan excelle dans son domaine. Portant un intérêt pour la création depuis tout petit, c’est en rentrant aux Beaux-Arts d’Orléans puis à Peninghen à Paris qu’il trouve sa voix et s’épanouit dans son travail. Avec trois décors de théâtre, des installations animées et une centaine d’expositions à son actif sur la France, c’est le carton qui représente depuis plus de 25 ans, le terrain d’expression favori à son imagination. Sa créativité est sans limite et son art d’une beauté toute en finesse. Toutes ses créations n’ont que pour objectif de nous surprendre à voyager d’un lieu ou d’une histoire à l’autre. Que vous soyez de Nantes ou d’ailleurs, Juan est un artiste à découvrir de toute urgence.

Qui es-tu ?

Je m’appelle Jean-Michel Clavelloux. Aujourd’hui, j’habite à Nantes, et je suis un rêveur qui mène en parallèle deux activités créatives différentes. Une activité de directeur artistique en free lance pour les agences et les annonceurs et une activité de création personnelle autour principalement du carton.

Avec un diplôme supérieur d’art graphique en poche, ton cursus t’a amené à devenir directeur artistique, graphiste et concepteur free lance. Peux-tu nous raconter ton parcours, tes expériences et nous dire d’où te vient cet intérêt pour les arts graphiques ?

Ma première attirance pour la création remonte à l’enfance grâce à un copain de classe de CP qui dessinait d’imagination des scènes incroyables de dinosaures et de nature. Dans le même temps, les constructions en Lego en mélangeant les boîtes m’ont beaucoup aidées à développer mon imagination et à comprendre le volume.

Après un parcours scolaire chaotique, j’ai pu prendre la direction dont je rêvais en entrant aux Beaux-Arts d’Orléans. Suite à deux années d’exploration artistique, j’ai choisi de compléter ma formation avec trois années en école supérieur d’arts graphiques (Peninghen) à Paris.

Diplômé, je plonge dans la vie active en commençant à exercer en team, avec un concepteur rédacteur, mon métier de directeur artistique en agence de communication et de marketing. C’est à cette époque que j’ai par hasard découvert le carton en créant une ruelle dans une petite boîte éclairée. C’était mon premier carton.

Le dessin a-t-il toujours eu une place importante dans ta vie, que t’apporte cette pratique ?

Je pense qu’il n’y a pas mieux pour chercher une idée que de commencer à dessiner et faire appel à son imaginaire pour trouver des pistes. C’est un bon exercice de concentration et d’exploration. J’aime aller avec un carnet de croquis dans un lieu inspirant comme être assis face à la mer ou sur la terrasse d’un café pour s’immerger. Parfois c’est le lieu lui-même qui m’inspire une ambiance que je dessine ou que je peins.

De l’aquarelle aux créations en cartons, tes créations sont d’une finesse et d’une réalité qui invitent au voyage tant les détails sont fins. Où puises-tu ton inspiration pour trouver l’idée, quelles sont tes références ?

C’est vrai que le voyage est souvent le fil conducteur de mes créations avec peut-être l’idée d’embarquer tout le monde avec moi dans un univers. Je trouve que les petits détails sont importants pour raconter une histoire, pour laisser des traces de vie dans un tableau quand il n’y a personne.

J’aime bien regarder un film et chercher un détail en arrière-plan qui va me donner un début d’idée ou saisir une atmosphère. Parfois aussi, je feuillète un magazine à l’envers pour voir autrement les formes et les couleurs.

Le carton est un matériau incroyable à travailler. Comment as-tu été amené à utiliser celui-ci dans ton travail ?

La direction artistique et les créations en carton sont deux passions distinctes. Elles se rejoignent parfois pour des commandes dans un cadre précis.Par exemple pour la conception d’un décor pour le théâtre ou pour un présentoir en carton pour des produits de marque.

J’utilise d’ailleurs les mêmes ressorts de recherche et de création pour les deux.

Quand tu te lances dans un nouveau projet, quelles sont les étapes, les procédés et les techniques que tu utilises, as-tu une recette magique ?

Non, il n’y a pas de recette magique mais il y a plusieurs angles d’attaque possibles.

Ça m’arrive de commencer une construction par un détail, une autre fois ce sera par la structure, où une autre fois encore par une prémaquette pour voir si ça fonctionne. L’important c’est de trouver l’idée, de s’amuser à l’élaborer et de prendre du plaisir à la mener jusqu’au bout.

Je pense souvent à me dire que pour étonner les autres, il faut commencer par s’étonner soi-même.

Quel(le) artiste ou quelle œuvre t’a le plus marqué et pourquoi ?

Bizarrement, je choisirai une oeuvre marquante un peu loin de mon univers.

Il faudrait aller du côté de “la Fabuloserie“, un musée d’art brut à Dicy pour y découvrir une installation appelée “Le manège de petit Pierre“. C’est une étonnante construction poétique de Pierre Avezard qui se trouvait dans la forêt du côté d’Orléans et qui à été déplacée dans le parc du musée. Une fois le moteur lancé, c’est une machine incroyable faite de ferraille, de bois et d’autres matériaux récupérés qui s’animent tout autour de vous.

L’artiste a passé sa vie à la construire et la sensation d’être devant peut s’apparenter à celle d’être devant les vitrines animées de Noël des grands magasins mais en beaucoup plus grand. C’est un retour à l’enfance garanti.

Si tu devais choisir la création dont tu es le plus fier, qu’elle serait-elle et pourquoi ?

Sur les quelques 200 cartons réalisés, j’ai une affection particulière pour “le Monolithe“ qui rassemble un grand éventail de techniques possibles avec le carton. C’est un bloc composé de milliers de découpes en carton brut et de 32 Leds pour l’éclairage. Il représente la mémoire accumulée sur une architecture de pièces imbriquées et de passages envahis de livres, de boîtes en tous genres. On peut en faire le tour pour découvrir des petits coins secrets. J’ai mis 2 mois pour le construire et il fait 170 cm en hauteur.

Comment peut-on se procurer une de tes créations ?

Alors vous pouvez passer par l’atelier à Nantes pour voir les cartons disponibles ou me passer une commande sur le sujet que vous souhaitez. Il suffit de me contacter par message sur Instagram ou sur Facebook.

Sur quoi travailles-tu en ce moment, as-tu des expositions à venir ?

En ce moment, je travaille pour une commande sur un tableau panoramique, mais je dois garder la surprise. Et pour les expositions, il n’y en a pas de prévus pour l’instant mais je ne manquerai pas de vous informer dés qu’il y en aura.

D’ici là, si vous aussi vous faites de la création, n’oubliez pas de vous amuser et de prendre du plaisir à le faire.

Jean-Marc Méléard
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